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Compte Rendu du Dialogue Avec les Groupes
D'acteurs
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Introduction
Le dialogue au niveau
des différents groupes dacteurs en tant que forme de consultation
participative est une étape cruciale dans le processus délaboration
des lignes directrices dune stratégie nationale de développement
durable (SNDD). En rappel, il est à rappeler que le dialogue visait en
premier lieu à approfondir létat des lieux des cadres de planification
au Burkina Faso et ensuite dégager des pistes de réflexion pour lélaboration
des lignes directrices dune SNDD.
Lorientation,
le choix des acteurs à impliquer dans le dialogue et le calendrier du
déroulement ont été successivement examinés et approuvés par le comité
de pilotage de la SNDD avant le lancement effectif intervenu dès le début
du mois doctobre 2000. Ainsi, plusieurs groupes dacteurs
ont été retenus par le comité de pilotage à savoir les mouvements et associations
de jeunes, les ONG, les associations et collectifs de femmes, les industriels
et les artisans, les organisations paysannes, les syndicats et mouvements
de défense des droits humains et des consommateurs, les DEP des départements
ministériels. De façon précise, le profil des organisations et/ou institutions
représentées au niveau de chaque groupe peut être décrit comme suit :
- mouvements et
associations de jeunes : JEC
- ONG : COPOD,
BLONGA, SPONG
- associations et
collectifs de femmes : RECIF/ONG , COAFEB, Collectif DAFRA,
Collectif Femmes et Développement du Houet
- industriels et
les artisans GPI et Conseil patronal ( CAAB, APAC):
- organisations paysannes :
le Conseil National des Professionnels Agricoles du Burkina
- (CNPA-B), la Fédération
Nationale des Organisations Paysannes (FENOP), lUnion Nationale
des Producteurs de Coton du Burkina (UNPC-B) et lUnion Nationale
des Jeunes Producteurs Agricoles du Burkina (UNJPA-B).
- syndicats et mouvements
de défense des droits humains et des consommateurs (CGTB et CNTB,
LCB, MBDHP):
- DEP des départements
ministériels : Environnement et Eau (MEE), Enseignements Secondaire,
Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESSRS), Promotion de la
Femme (MPF), Économie et Finances (MEF), Ressources Animales (MRA),
Enseignement de Base et lAlphabétisation (MEBA), Administration
Territoriale et Sécurité (MATS), Agriculture (MA).
Au titre des activités
menées, il y a la tenue dateliers dinformation à lintention
de chaque groupe dacteurs afin de situer les objectifs et les attentes
du dialogue, ensuite lorganisation de concertation interne au niveau
des organisations et/ou institutions composant chaque groupe dacteurs.
Les ateliers de mise en commun qui sen sont suivis ont été loccasion
pour chaque groupe dacteurs délaborer sa contribution au dialogue.
Le présent document
consiste en une présentation des résultats de la concertation avec chacun
des groupes dacteurs.
Au cours du dialogue,
quelques études de cas illustrant les appréciations portées dans le présent
document ont été élaborées. Elles constituent un complément au présent
rapport.
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Contribution
des Mouvements et Associations de Jeunes
Les résultats du recensement
de 1996 révèlent que les jeunes représentent 49 % de la population totale
du Burkina Faso. Ils constituent par ce fait, le deuxième groupe dacteurs
numériquement important après les femmes.
Par ailleurs, selon
les informations recueillies auprès du ministère de la jeunesse et des
sports, il existe au Burkina Faso plus de 400 associations et mouvements
de jeunes qui visent entre autres objectifs, le développement économique
et social.
Cest dire donc
quaucune action de développement véritable ne peut se faire et aboutir
efficacement sans une participation et une implication effective de ce
groupe.
Et pourtant la revue
des expériences dimplication des associations et mouvements de jeunes
dans les cadres et processus de planification témoigne que ce groupe dacteurs
est beaucoup ignoré et nest pas pris en compte lors des processus ;
un exercice danalyse plus approfondie permettra de mieux comprendre
la problématique.
Modalities de preparation
des Cadres de Planification
Description
de lexpérience
Les différents cadres
et processus "connus" par le groupe des jeunes sont ceux qui
traitent des questions touchant leurs préoccupations ou tout simplement
ceux dont ils ont entendu parler ; parmi ceux-ci, on peut citer :
- Le cadre stratégique
de lutte contre la pauvreté parce quil permet de résoudre le problème
du chômage des jeunes qui est de plus en plus lancinant.
- Le Programme daction
National de lutte contre la désertification
La lutte contre la
désertification se veut une uvre commune. Elle doit commencer par
les jeunes, qui en plus de leur importance numérique, constituent les
bras valides du pays. Les jeunes peuvent donc jouer le rôle dalerte
de lopinion publique et inciter en permanence par le dialogue et
laction, les autres jeunes à respecter lenvironnement.
- Le plan daction
pour la promotion de la femme ; ce cadre
- permet à la
petite fille de sépanouir ;
- résoud le problème
de disparité entre hommes et femmes ;
- facilite la lutte
contre les violences faites aux filles et aux femmes.
- Le Rapport National
pour lhabitat permet de résoudre le problème dhabitation
par la construction de logements ;
- Le Programme de
lutte contre le Sida parce que la jeunesse est la tranche dâge
la plus vulnérable à cette maladie.
Dautres cadres
par contre touchent directement aux activités de développement menées
par les jeunes sur le terrain ; ces derniers concernent :
- la décentralisation ;
- le Plan daction
National pour lEnvironnement (PANE) ;
- le PNOCSUR.
Les modalités de préparation
des cadres de planification ont surtout été influencées par le contexte
politique national et lenvironnement international. Ces cadres sont
accaparés par un groupuscule de responsables de ladministration
centrale qui déterminent les orientations générales et les objectifs globaux
du plan en se fondant sur lanalyse de la situation économique et
sociale du pays et décident des acteurs à impliquer.
Dans ce contexte,
les seuls mandataires conviés à participer à ces processus sont seulement
le ministère chargé du plan, les commissions sectorielles et le parlement,
acteurs souvent inexpérimentés sur les questions à examiner.
Cette démarche simpliste
et assez technocratique na pas favorisé une participation effective
de la société civile, moins encore, celle des jeunes, groupe qui, socio-culturellement,
na pas le droit dexprimer son point de vue dans les grandes
décisions de la société.
Les seules occasions
saisies par les jeunes pour exprimer leurs points de vue sur les questions
de développement du pays se situent sous la période de la révolution de
1983 qui à travers le Discours dOrientation Politique (DOP) du 2
octobre avait inscrit les préoccupations des jeunes comme un des secteurs
le plus important devant être touché par les transformations révolutionnaires.
Cette optique des
autorités politiques de lépoque représente un changement fondamental
dattitude et de considération de la jeunesse. Les jeunes venaient
de recouvrer leur dignité et leur place en tant quacteurs de développement
du pays.
Plusieurs organisations
de jeunesse, notamment paysannes se mirent en place pour impulser la production
nationale ; elles sont désormais consultées sur les grandes questions
touchant lavenir du pays. Ces nouvelles orientations vont se traduire
par lélaboration à partir de 1986 de plans quinquennaux comportant
des objectifs quantifiés et des stratégies pour atteindre ces objectifs.
Après le changement
du pouvoir en 1987, il y eut un relâchement dans la politique nationale
en faveur des jeunes. Leuphorie des jeunes est tombée en désuétude ;
ils redeviennent des "laissés pour compte".
Cette marginalisation
est dautant aggravée par labsence dune capitalisation
des expériences écoulées qui ne favorisent pas une documentation convenable.
Les raisons de cette
faible implication du groupe des jeunes dans les processus et cadres sont
diverses et sont liées à plusieurs facteurs engageant notamment la structuration
propre des associations et mouvements de jeunes, les responsabilités de
lEtat et des bailleurs de fonds.
Les causes de
la faible implication des jeunes dans les cadres de planification
Raisons liées à
la structuration propre du groupe des jeunes
- Le faible niveau
organisationnel du groupe
Il existe au Burkina
une multitude dassociations et de mouvements de jeunes ; mais
il nexiste pas véritablement une organisation faîtière de ces différents
mouvements et associations qui puissent être leur répondant dans les processus
et cadres de planification.
- La faible capacité
des mandataires désignés par le groupe des jeunes à apporter une contribution
de qualité
Les débats menés au
cours des processus sont souvent techniques et hors de portée des représentants
désignés pour participer. Ils ne maîtrisent ni les rouages, ni les enjeux
des différentes problématiques qui sont soulevées à telle enseigne que
limplication des jeunes se limite dans certains cas à une figuration
physique.
- Le faible intérêt
que le groupe des jeunes accorde au suivi des processus
Nétant pas impliqués
dans les processus de façon globale, les jeunes ne disposent daucune
information significative leur permettant dassurer le suivi des
processus ; cest ce qui explique leur indifférence dans le
suivi des processus.
- La qualité de certains
représentants du groupe
Il
sest développé au sein des institutions une pratique courante qui
veuille que systématiquement ce soit le responsable qui soit doffice
désigné lorsquil sagit dune représentation du groupe ;
et pourtant il nest pas souvent la personne dont le profil permet
de participer aux différents processus.
Le résultat qui en
découle est que la qualité de la participation du représentant demeure
faible.
Les raisons liées
aux bailleurs de fonds
- Limposition
dun agenda fondé sur les échéances externes
Linitiative
de certains processus émane des accords extérieurs signés ou ratifiés
par lEtat. En conséquence leur mise en uvre doit sinscrire
dans un calendrier global défini au préalable par lextérieur. Ces
délais souvent très courts ne favorisent pas une information et une sensibilisation
suffisante pour préparer les différents groupes sur ces cadres et processus.
- Limposition
de cadres expatriés qui ignorent les politiques locales
Certains
cadres de planification sont imposés par le contexte international et
ne correspondent pas la plupart du temps à la résolution des préoccupations
des populations locales. Leur mise en place est accompagnée de la mise
à disposition de cadres expatriés qui ignorent le contexte politique et
socio-culturel local.
Comment donc réussir
à impliquer les populations locales dans un tel cadre qui occulte les
réalités du milieu ? Mieux encore, les cadres locaux associés qui
pouvaient aider dans la sensibilisation sont dépouillés de toute considération.
On pourrait donc imaginer lavenir dun tel processus.
- Insuffisance dengagement
financier
Les
appuis financiers alloués à la préparation des cadres et processus ne
prennent pas en compte toutes les réalités du milieu et certaines dépenses
sont jugées superflues par le bailleur de fonds. En définitive, le budget
qui doit servir à une préparation convenable des processus se trouve insuffisant.
Certaines étapes de la préparation du processus se trouvent escamotées
ou tout simplement supprimées. Ce qui porte inévitablement préjudice à
la réussite des processus et cadres.
- Le cloisonnement
des expériences découlant des procédures imposées et la prédilection
des bailleurs de fonds à développer des référentiels spécifiques
Certains
bailleurs de fonds se sont spécialisés dans le financement des activités
relevant de domaines déterminés. Cette attitude a entraîné au fil du temps
le développement de référentiels spécifiques engendrant le cloisonnement
des différentes expériences accumulées. La conséquence directe de cette
situation est la mauvaise coordination et planification des appuis financiers
en fonction des besoins sur le terrain.
Les
raisons liées à lEtat
Létat
a une grande part de responsabilité dans la faible implication des jeunes
dans les cadres de planification. Les facteurs qui expliquent cet état
de fait sont nombreux, mais on peut retenir principalement :
- Les contraintes
liées au calendrier de déroulement des processus et réception tardive
des documents de préparation
La
plupart des cadres de planification se définissent dans la mouvance du
contexte international, impliquant à la fois plusieurs pays. Les échéances
calendaires sont préétablies et il appartient aux acteurs nationaux de
sy conformer sans quon ne leur donne, ni le temps, ni les
documents nécessaires favorisant une compréhension et une bonne préparation
des processus. Cette situation engendre des retombées négatives dans lexécution
des processus qui, dans la plupart des cas, est souvent mal faite.
- Labsence
dune politique nationale bien définie pour impliquer les différents
acteurs
Au niveau national,
le pays ne dispose pas encore de grandes orientations définissant les
modalités dimplication des différents acteurs dans les cadres et
processus conduits. Ladministration centrale qui sest accaparé
lélaboration des cadres, détermine soit par coptage, soit par affinité
les acteurs à impliquer. La conséquence directe de cette situation est
la faiblesse des résultats obtenus.
- Ladministration
centrale na pas confiance aux compétences de la société civile
Jusqualors,
les autorités avaient considéré lélaboration des cadres comme demeurant
la seule propriété de ladministration centrale.
Le
principal alibi utilisé pour justifier cet état de fait est la faible
organisation des acteurs de la société civile et limmaturité technique
des jeunes par rapport aux questions examinées.
- La faible capacité
financière de lEtat et la faiblesse des ressources financières
mobilisées pour appuyer les processus
Les
budgets de préparation des cadres de planification sont basés principalement
sur des financements étrangers. Selon les modalités de financement, on
exige quelquefois de lEtat une participation financière pour mener
à bien le travail défini. La quote-part de lEtat étant le plus souvent
non versée, certaines étapes de la préparation du cadre ou du processus
sont purement et simplement occultés ou supprimées. On implique alors
le moins dacteurs possible, notamment les sans voix pour minimiser
les coûts.
- Le déficit dinformation
et de communication et temps très court de préparation
Limplication
des jeunes dans les différents cadres peut se résumer à la validation
dun document de processus. Ils reçoivent quelques jours avant la
tenue de la rencontre, des documents volumineux devant être lus pour favoriser
leur participation effective aux débats de la rencontre. Le temps matériel
ne permettant pas aux représentants désignés de recueillir les avis des
différents membres, participent et font prévaloir des points de vue personnels
qui engagent tout le groupe. Dans lexécution du cadre, des problèmes
se font sentir car le groupe fait ressortir dautres idées contraires
à celles qui ont été consignées dans le document de préparation.
- Labsence
de cahier de charges pour les mandataires désignés à simpliquer
dans les cadres de planification
La
plupart des cadres de planification ne définissent pas au préalable les
rôles spécifiques que les différents groupes impliqués doivent jouer.
La conséquence directe est une répercussion négative sur la qualité de
cette implication, étant donné que les groupes ne savent pas au préalable
le mandat spécifique à remplir.
- Labsence
ou la faiblesse des dispositions prises par les programmes et les projets
pour évaluerles impacts de leurs activités.
Un
grand nombre de programmes et projets nincluent pas dans la conduite
de leurs activités des dispositions pour évaluer limpact de leurs
projets. Dans le meilleur des cas, ceux qui prennent en compte lévaluation
de limpact, sont confrontés à des résultats précnçus qui ne donnent
pas des informations fiables. Cest pourquoi il nest pas étonnant
de constater que certains projets ou programmes qui ont un impact faible
sont répétés ou reconduits contre la volonté des principaux bénéficiaires.
- Insuffisance de
flexibilité dans la mise en uvre des plans
La mise en uvre
dun plan est déterminée entre autres par des facteurs socio-politico-économiques
et culturels. La résultante de ces différents facteurs engendre une dynamique
qui peut occasionner des blocages et perturber ainsi la conduite du plan,
ou affecter les objectifs définis au départ.
Devant
de telle situation, le chronogramme dexécution doit être à mesure
de sadapter au nouveau contexte et inclure les paramètres nouveaux.
Mais beaucoup de plans ont échoué tout simplement parce quils nont
pas été en mesure dêtre flexibles dans leur mise en uvre.
Leçons tirées
Pour
garantir une réelle implication des différents groupes dacteurs
(Société civile dont fait partie les jeunes, bailleurs de fonds et Etat),
chaque catégorie dacteurs doit être disponible, manifester un intérêt
pour le processus et démonter une responsabilisation des individus à lintérieur
des structures qualifiées.
Recommandations
Pour
garantir une préparation satisfaisante de la participation aux processus
de planification, les jeunes recommandent :
A
la Société civile de :
- Simpliquer
dans la mise en uvre et lexécution des processus et cadres
de planification ;
- jouer un rôle
de contrôle et dinterpellation des autorités afin dempêcher
les détournements dobjectifs dans la mise en uvre des processus.
Aux
bailleurs de fonds
- Donner les moyens
financiers pour développer les compétences locales pour lexécution
des projets ;
- créer un cadre
de concertation des bailleurs de fonds pour coordonner leurs actions ;
- tenir compte des
réalisations antérieures et préoccupations réelles ;
- favoriser les échanges
dexpériences ;
- développer lappui
technique financier et humain, tout en valorisant lexpertise nationale.
A
lEtat
- dinformer,
sensibiliser suffisamment sur les processus et cadres de planification ;
- de mettre en place
des mécanismes susceptibles de garantir la mise en uvre réussie
des processus ;
- de procurer une
documentation suffisante sur les différents processus ;
- de garantir une
bonne planification des activités du processus en donnant un large temps
de réflexion aux groupes dacteurs ;
- de définir une
politique nationale dharmonisation des actions sur le terrain
et des principes dintervention des bailleurs de fonds ;
- de veiller à une
répartition géographique harmonieuse des projets sur le terrain.
Synergie entre
les Politiques Sectorielles
Il est ressorti des
analyses faites par le groupe des jeunes quil existe peu de synergie
entre les politiques sectorielles.
Les facteurs
qui déterminent cette situation
Facteurs liés à
lEtat
- La faiblesse de
la représentation des institutions étatiques et des organisations de
la Société civile
La
faible mobilisation des ressources financières paraît la principale raison
qui explique le nombre réduit des institutions étatiques et des organisations
de la Société civile impliquées dans les différentes politiques sectorielles.
- La faiblesse de
communication entre les institutions
Les
services ont acquis lhabitude de travailler en vase clos ;
le partage des acquis des différentes politiques sectorielles semblent
rares, voire inexistant. En outre les mandataires aux différentes rencontres
qui ont la charge de faire des restitutions ne sacquittent pas la
plupart du temps de cette mission ; ils monopolisent par dévers eux
linformation reçue.
- Labsence
dune autorité suffisante pour permettre aux comités de pilotage
dassurer le suivi des processus et de veiller à la prise en compte
réelle des orientations et des stratégies définies.
- La faiblesse des
capacités des organes techniques qui appuient les comités de pilotage
à innover des liens entre les politiques sectorielles ;
- Linexistence
de cadres réglementant les interventions.
Il
nexiste aucune politique qui définisse et détermine les interventions
sur le plan national. Cette situation favorise le saupoudrage des activités
qui profitent peu aux populations bénéficiaires.
Facteurs
liés aux bailleurs de fonds
- Difficulté daffirmation
de leadership national et insuffisance de concertation
Etant
donné labsence dune politique réglementant lintervention
des différents bailleurs de fonds, il sest développé au niveau du
pays une lutte des bailleurs de fonds pour se positionner sur le plan
national par le biais de leurs approches souvent peu adaptées aux réalités
du milieu. Cette politique de balkanisation au niveau du pays engagée
par les bailleurs de fonds ne favorise pas une concertation efficace et
une harmonisation des politiques sectorielles.
- Linsuffisance
de concertation des bailleurs de fonds
Il
existe sur le plan national une multitude de bailleurs de fonds qui disposent
chacun de modalités et de procédures de financement spécifiques. Toute
chose qui ne favorise pas une intégration et une synergie entre les politiques
sectorielles.
Facteurs
liés aux jeunes
- Insuffisance dharmonisation
des actions sur le terrain
Il
existe beaucoup dassociations et mouvements de jeunes qui mènent
des activités de développement sur le terrain ; malheureusement ces
actions sont très peu harmonisées ; cela engendre parfois des doubles
emplois et des difficultés de suivi.
Leçons tirées
La
faiblesse dintégration et de synergie entre les politiques sectorielles
induit les effets suivants :
- un faible impact,
cest-à-dire un manque de profit pour la Société civile à cause
de la dispersion des efforts ;
- une désorientation
de la population ;
- une difficulté
de capitaliser les expériences ;
- un double emploi.
Recommandations
Le
groupe des jeunes qui ont participé à lélaboration des lignes directrices
de la stratégie nationale de développement durable (SNDD) recommande :
A
lEtat de
- définir des principes
dintervention des bailleurs de fonds ;
- veiller à une répartition
géographique harmonieuse des projets sur le territoire national ;
- élaborer et mettre
en place une politique nationale en matière de concertation ;
- développer un système
dinformation, de formation et de communication à ladresse
des acteurs ;
- mobiliser les moyens
humains, financiers et matériels suffisants ;
- développer un système
de partenariat qui favorise la concertation entre les différents acteurs
du développement ;
- valoriser les acquis
et les expériences de ces cadres de concertation ;
- renforcer les capacités
opérationnelles de ces comités locaux ;
- décentraliser les
structures en créant en plus des dispositifs nationaux et provinciaux,
des dispositifs au niveau des départements et des villages.
Aux bailleurs
de fonds
- dharmoniser
les modalités et procédures de financement pour alléger le travail délaboration
des rapports par les bénéficiaires ;
- de renforcer la
concertation entre eux.
Processus
Description de
lexpérience
Les dispositions
définies ou prévues pour assurer limplication effective des mouvements
de jeunes dans lélaboration, la mise en uvre et le suivi des
processus semblent ratées ou inexistantes. Au cas où elles existent, nous
navons aucune garantie que nos propositions ou suggestions seront
prises en compte. En outre, notre implication ne sert que de formalités
à remplir car les débats sont souvent trop techniques et ne sont pas adaptés
à nos réalités ainsi sexprimaient les jeunes lors de
la mise en commun du groupe des jeunes.
Lexpérience
dimplication effective et de participation à un processus citée
par le groupe des jeunes après la période de la révolution, est lélaboration
du Programme dAction National de Lutte contre la Désertification
(PAN/LCD), coordonnée par le Secrétariat Permanent du Conseil National
pour la Gestion de lEnvironnement (SP/CONAGESE), auquel ils ont
participé.
Le PAN/LCD est laboutissement
de la mise en uvre de la Convention des Nations Unies sur la lutte
contre la désertification, convention dont lobjectif global est
de renforcer la capacité des autorités locales et dassurer la participation
active des populations, des collectivités locales et des groupes locaux
dans les actions de lutte contre la désertification et datténuation
des effets de la sécheresse en vue de contribuer à linstauration
dun développement durable du pays.
La stratégie de mise
en uvre sest caractérisée par le souci de respecter les principes
clés de la convention, à savoir la participation, la concertation, le
partenariat et litération.
Les principales
causes explicatives de cette marginalisation
Les principales raisons
de cette faible implication des jeunes aux différents processus pourraient
sexpliquer par plusieurs facteurs responsabilisant les acteurs suivants :
Les causes liées
à lEtat
- Laccaparement
des processus par les institutions publiques et leur faible capacité
dimpulsion et de coordination ;
- limplication
de la Société civile nétait pas une préoccupation des technocrates
de la planification de la période considérée, parce que ne maîtrisant
pas encore suffisamment les outils de la planification pour daigner
mettre en place une politique nationale qui implique les différents
acteurs concernés par ces processus ;
- Le rôle prépondérant
joué par des institutions publiques ayant de faibles capacités dimpulsion
et de coordination.
Les causes liées
à la Société civile (groupe des jeunes)
- Faible niveau dorganisation
de la Société civile
La Société civile
de lépoque peu organisée ninspire pas confiance aux technocrates ;
elle ne constitue pas encore une force de négociation véritable qui puisse
inquiéter et interpeller ladministration centrale dans cette démarche
de marginalisation ; mieux encore, elle ne perçoit pas un intérêt
particulier à participer à ces processus. En résumé, la Société civile
ne dispose daucune information sur les différents processus. Et
quand bien même elle arrivait à être impliquée, les documents lui parviennent
tard, si bien quelle ne dispose pas suffisamment de temps pour les
exploiter et tirer un profit. En dautres termes, la qualité de son
implication laisse à désirer.
- La qualité de certains
représentants de groupe
Certains membres dassociations
ne sont pas en mesure de produire au cours des rencontres des processus
des contributions de qualité aux questions à examiner, laissant ainsi
paraître leur implication comme une simple figuration. Ces situations
quand elles se répètent nencouragent pas ladministration centrale
à impliquer ces groupes.
Les causes liées
aux bailleurs de fonds
- les modalités
de mise en uvre des processus sont déterminées principalement
par les bailleurs de fonds qui ont une connaissance peu approfondie
du milieu local.
- le faible niveau
des ressources financières mobilisées (budget de lEtat et système
de coopérative) est souvent le facteur limitant à limplication
de tous les acteurs dans les processus.
Leçons tirées
Les enseignements
tirés par les jeunes en matière dimplication dans les processus
sont multiples et peuvent se résumer comme suit :
- les jeunes subissent
les processus, car ne maîtrisant pas les questions techniques et nétant
pas impliqués dès
le début des processus, ils ont du mal à "dominer" les questions
examinées. Pire encore, ils ne détiennent aucun pouvoir réel de contrôle
de ces processus, toute chose qui leur permettait dassurer un
suivi convenable ;
- la Société civile
dont les jeunes sont une partie intégrante, doit conquérir son "espace
au soleil" dans les processus ;
- les structures
de lEtat doivent se rendre favorables à limplication des
autres acteurs dans les processus ;
- lEtat doit
procéder à une relecture (actualisation) périodique des processus pour
prendre en compte les facteurs nouveaux qui sont générés par le contexte
national et international ;
- les responsables
de ladministration publique doivent travailler à favoriser et
à améliorer les échanges entre les comités de pilotages et les autres
acteurs ;
- les bailleurs de
fonds doivent mettre à la disposition des différents acteurs des fonds
suffisants et dont les procédures et conditions de décaissement sont
souples pour travailler ;
- les jeunes doivent
travailler dans le sens de se faire impliquer dans les sphères de décision
des processus ; dans le cas où cette proposition nagrée pas
les responsables de ladministration centrale, les jeunes développeront
un véritable partenariat avec les membres des comités de pilotage des
différents processus afin dobtenir linformation nécessaire
leur permettant de travailler.
Recommandations
Pour favoriser limplication
des jeunes dans les différents processus, améliorer la qualité de cette
implication et assurer une meilleure efficacité des mécanismes de coordination
mis en place par les différentes structures, les jeunes ont formulé des
recommandations à lendroit des différents acteurs.
A lendroit de
lEtat
Pour améliorer limplication
des jeunes dans les différents processus et leur favoriser un impact,
il faut que lEtat :
- ait une volonté
réelle dimpliquer les jeunes et non une implication de figuration ;
- ait une reconnaissance
réelle du rôle et de limportance de limplication des jeunes
dans les processus ;
- assure une bonne
information/sensibilisation et formation des jeunes et une bonne planification
des activités du processus ;
- veille à une mobilisation
suffisante des moyens afin dassurer une implication directe et
effective des jeunes aux différents niveaux des processus de planification ;
- érige les jeunes
au même rang que toutes les parties prenantes aux concertations des
processus ;
- définisse des principes
dimplication et la mise en place dune autorité suffisante
à même de faire valoir la prise en compte des suggestions et propositions
des jeunes et la non discrimination de certaines parties prenantes aux
concertations.
Concernant les dispositions
à prendre pour assurer une meilleure efficacité des mécanismes de coordination
des processus mis en place, lEtat doit :
- procéder à une
bonne définition des objectifs de ces processus ;
- veiller à favoriser
une mobilisation des moyens internes par chaque structure impliquée
dans les processus.
Pour aider les mouvements
des jeunes à adopter des modes de fonctionnement plus démocratiques, plus
transparents et à promouvoir la communication interne il faut :
- un appui technique
aux activités des mouvements des jeunes ;
- identifier les
besoins en formation des mouvements et associations de jeunes et élaborer
un programme approprié pouvant sappesantir particulièrement sur
les thèmes comme :
- le leadership
- la démocratie
- la gestion
financière, etc.
- renforcer le processus
de décentralisation à la base ;
- développer des
outils de communication entre les différents acteurs.
Pour plus defficacité
dans lexécution des activités des membres des associations et mouvements
de jeunes et afin de permettre aux jeunes de jouer leur rôle de bâtisseurs
de la nation, nous recommandons au Gouvernement de veiller à ce que le
Ministère de la jeunesse et des sports mette aussi laccent sur les
préoccupations des jeunes comme il le fait plus particulièrement pour
le sport.
A ladresse
des jeunes
Les jeunes doivent :
- organiser leur
temps de manière à pouvoir mieux participer aux différentes activités
des processus ;
- entretenir un partenariat
permanent et fructueux avec les comités de pilotage des différents processus.
Concernant les dispositions
à prendre pour assumer une meilleure efficacité des mécanismes de coordination
mis en place, les jeunes doivent :
- veiller à assurer
un choix judicieux des représentants qui doivent être disponibles et
répondant au profil souhaité ;
- sengager
à créer un cadre idéal et des conditions adéquates pour accomplir les
tâches.
Pour améliorer les
dispositifs de financement des activités, les structures de jeunes doivent :
- élaborer un budget
prévisionnel ;
- inculquer aux militants
à la base, lesprit de créativité pour initier des activités génératrices
de fonds ;
Pour renforcer le
partenariat avec les autres acteurs, les jeunes doivent :
- définir les domaines
de partenariat ou de collaboration / coopération avec les autres structures
et satteler à réaliser des activités communes ;
- chercher à connaître
les domaines daction des autres acteurs.
Pour aider les mouvements
des jeunes à adopter des modes de fonctionnement plus démocratiques, plus
transparents et à promouvoir la communication interne, il faut :
- faire des exercices
de jeux démocratiques (liberté dexpression) et des choix alternants,
transparents par un système de gestion collectif.
A lendroit
des bailleurs de fonds, de lEtat et des mouvements de jeunes
Pour promouvoir lapplication
de lapproche genre dans lélaboration, la mise en uvre
et le suivi des processus de planification, il faut :
- impliquer toutes
les couches sociales, notamment les groupes défavorisés dans lélaboration
des processus ;
- prendre en compte
les préoccupations des uns et des autres ;
- adapter le concept
genre à travers une lecture suffisante de notre environnement socio-culturel.
Impacts Dispositifs
de Suivi-Evaluation
Limpact des
processus est globalement faible et les dispositifs de suivi-évaluation
quasi inexistants. Les facteurs qui expliquent cette situation relèvent
principalement de la responsabilité de lEtat et des bailleurs de
fonds. On peut retenir :
- la nature des
équipes techniques (critères de choix, niveau de rémunération, modalités
de sanctions) ;
- linexistence
ou la faible pertinence des indicateurs de suivi ;
- la faible autonomie
des dispositifs de suivi et dévaluation ainsi que leur objectivité
limitée ;
- insuffisance de
la connaissance du contexte socio-politique et culturel par des bailleurs
de fonds ;
- le temps anormalement
long entre la phase délaboration du processus et la phase dopérationnalisation
sans que les acteurs impliqués naient une explication au préalable.
Cette situation casse la dynamique et lengouement de départ. (Cas
du PAN/LCD) ;
- labsence
dun cahier de charges définissant clairement le rôle et le mandat
de chaque groupe spécifique concerné par les processus ;
- limplication
du groupe des jeunes en cours de processus (seulement à la deuxième
phase) na pas permis à ce groupe de maîtriser toutes les étapes
du processus ;
- la mauvaise circulation
de linformation en direction de certains groupes est une des causes
de la non participation de certains représentants des jeunes au lancement
du Programme dAction National de Lutte Contre la Désertification ;
- les modalités
de mise en uvre des processus sont déterminées principalement
par les bailleurs de fonds ;
- le rôle prépondérant
joué par des institutions publiques ayant de faibles capacités dimpulsion
et de coordination ;
- le faible niveau
des ressources financières mobilisées (budget de lEtat et système
decoopération) ;
- faible implication
de la Société civile.
|
Contribution
des ONG
Les
ONG connaissent, quoique faiblement pour certaines, la plupart des cadres
et plans sectoriels et transversaux cités. Les collectifs ont été, à un
moment où à un autre, associés, soit à leur préparation, soit à leur mise
en uvre.
Mais cette connaissance
est circonscrite aux seuls collectifs (SPONG, B.LONGA, COPOD, etc.). Les
ONG et associations membres restent en marge de cette dynamique. En effet,
linformation aux mains des collectifs nest pas toujours portée
à la connaissance des autres membres en raison des difficultés financières
quils ont et des charges récurrentes. Une bonne circulation de linformation
implique des charges (rencontres, photocopies, etc..) que la situation
financière actuelle ne permet pas de satisfaire.
Il y a donc au niveau
des ONG, une situation duale avec un sommet informé et parfois impliqué
et une base quasiment ignorante.
Sept plans et processus
ont été identifiés comme correspondant à leurs préoccupations parce que
sinscrivant dans leurs activités et répondant potentiellement à
leurs besoins (formation, allocation de ressources, appui institutionnel,
développement de capacités, etc..)
Ce sont :
- le plan décennal
de développement de léducation de base ;
- le programme dajustement
du secteur agricole ;
- le plan daction
pour lélevage ;
- le PANE ;
- le PAN / LCD ;
- les TOD ;
- le CSLP.
Modalites de Preparation
des Cadres de Planification
Les cadres et processus
au Burkina Faso ont été et sont accaparés par ladministration centrale.
La Société civile et singulièrement les ONG nont été le plus souvent
associées que lors des ateliers de validation de résultats auxquels ils
sont étrangers. Lorsquelles ont été impliquées, la faiblesse de
leur représentation, la mauvaise représentation et labsence aux
instances de décision limitent leur contribution tout en ne leur permettant
pas de défendre leurs points de vue et leurs spécificités.
Les limites
des cadres et processus
Limites liées à
laction des ONG
- la méconnaissance
par les acteurs des mécanismes de suivi des processus
La méconnaissance
des mécanismes de suivi des processus na pas permis et ne permet
pas aux ONG de simpliquer efficacement dans les processus et autres
cadres de planification. Ils ont rarement développé des initiatives propres
de recherche dinformation, or, sans informations il ny a pas
dactions.
- La faible capacité
(quelque fois) des mandataires
Labsence
ou linsuffisance dinformation ne permet pas toujours aux ONG
de mesurer tout lintérêt que représente pour eux les cadres et processus.
Le choix des mandataires na pas toujours été en conséquence de qualité
doù des contributions souvent limitées.
- Labsence
de cahier de charges pour ces mandataires
Cest une conséquence
du faible intérêt accordé aux processus et cadres de planification (par
manque ou insuffisance dinformation). Les mandataires nont
pas obligation, par exemple, de faire des restitutions au sein de leurs
institutions respectives, doù labsence de suivi et un accroissement
de la méconnaissance déjà évoquée.
- Le faible niveau
organisationnel de certaines ONG
La structuration de
nombre dONG reste inachevée. Lorsquelle lest, le fonctionnement
des différentes instances prévues est irrégulier. La confiscation de la
décision par une minorité de responsables accroît le désintérêt des membres,
accentue latrophie des structures et des instances et instaure un
mode de gouvernance opaque et démotivant. Et comme une ONG peu structurée
et qui ne présente pas une certaine visibilité des actions ne présente
pas toutes les garanties nécessaires pour une participation de qualité
aux différents processus, cest la représentation qui sen trouve
diminuée.
- Labsence
de concertation et de mécanismes de coordination
Le
milieu des ONG se caractérise par une insuffisance de concertation et
par une rivalité souvent stérilisante doù la difficulté de choix
des représentants aux différents instances. Cest donc aux ONG à
développer et à renforcer la concertation entre elles, élaborer des stratégies
qui leur permettent dêtre mieux représentées dans la préparation
des cadres et processus, des mécanismes de coordination dactivités
qui permettent dêtre mieux informés.
Limites liées à
laction de lEtat
- Faible sensibilisation
et information des acteurs
Lune
des raisons déjà évoquées de la faible contribution des ONG aux différents
processus est le faible intérêt quelles leur accorde en raison,
principalement, du manque dinformations appropriées. En tant que
centre principal dimpulsion, il revient à lEtat de mener auprès
des ONG une sensibilisation adéquate et une information efficace. Il est
malheureusement constaté que ce volet ne requiert pas toujours toute lattention
nécessaire, doù une contribution parfois mitigée des ONG à la préparation
des cadres et processus.
- Accaparement des
processus
Lomniprésence
de ladministration centrale dans la préparation des cadres et processus
est perçue comme une volonté, sinon dexclusion de la société civile,
de lui accorder peu de place. En dépit du contexte actuel de décentralisation
qui consacre un partage de compétences entre lEtat et la Société
civile et du contexte politique qui préconise la participation de tous
aux actions de développement, lEtat semble avoir encore et toujours
du mal à se débarrasser de ses réflexes centralisateurs et hégémoniques.
Il semble que la Société civile ne bénéficie pas encore de toute limportance
quelle mérite.
- Faible appui financier
et technique à la préparation préalable aux rencontres et choix méthodologiques
inappropriés
Les ONG ne disposent
pas toujours de compétences ou de capacités pour préparer convenablement
leur participation à la préparation des cadres et processus, même sils
bénéficient dune sensibilisation et dune information efficaces.
Cette situation handicape sérieusement leur contribution. Or, rarement,
ils bénéficient dun appui dans ce sens. Cest bien dassocier
les ONG aux différents cadres mais cest tout aussi mieux de penser
à leur apporter un appui technique et financier qui leur permette de mieux
préparer leur participation. A cet effet, le présent processus innove
et constitue un exemple à suivre. Il faut aussi signaler en plus de la
faiblesse des capacités techniques et financières un calendrier dexécution
contraignant, des choix contestables et contestés des représentants.
Le
Burkina Faso est aujourdhui lun des seuls pays de la sous
région à ne toujours pas disposer dune législation propre aux ONG.
La qualité dONG est attribuée par le BSONG sur des critères qui
mettent plus laccent sur les projets que sur la qualité des interventions
doù labsence dun code de conduite et déthique
pour discipliner les ONG et suivre leur fonctionnement.
Le vide actuel favorise et entretient les dysfonctionnements. Cette situation
fait quaujourdhui, il existe une kyrielle dONG au Burkina
Faso alors que très peu fonctionnent convenablement. Comment alors sétonner
de la faiblesse de leur contribution ?
Les limites liées
aux bailleurs
- Imposition de
projets et programmes pas toujours conformes aux priorités des populations
Lun des reproches
fait aux bailleurs est la spécialisation de leurs interventions sous forme
de domaines spécifiques. Ainsi, tel bailleur intervient dans tel domaine
et dans telles provinces. La conséquence est que parfois les projets
et programmes élaborés ne correspondent pas toujours aux priorités des
populations cibles doù, naturellement, une participation et un intérêt
proportionnels.
- Contraintes de
calendriers et de résultats immédiats
A
limage de la SNDD, les délais accordés aux partenaires pour préparer
leurs contributions à la préparation des différents cadres et processus
sont insuffisants. Astreints à une obligation de résultats dans un temps
relativement court, il sen suit, quelque fois, une réflexion insuffisante
et donc des résultats mitigés. Cette contrainte de calendrier explique
aussi la prépondérance de ladministration centrale et la faiblesse
de limplication de la société civile.
- Complexité et multiplicité
des procédures et mise à disposition tardive des fonds
La plupart des bailleurs
de fonds disposent de procédures comptables propres et parfois complexes.
Bénéficiant souvent de financement multiples, les ONG se voient astreintes
à faire, pour chacune des sources de financement, un rapport ; toute
chose que permettent difficilement la quantité et la qualité du personnel
disponible. Les retards de justificatifs dus plus à des difficultés techniques
quà la mauvaise gestion entraînent des retards concomitants sur
les décaissements, doù des actions limitées et tronquées
Les leçons
La plupart des limites
évoquées peuvent, progressivement, à court ou à moyen terme, être résorbées.
Mais plus que tout, tant que le vide juridique relatif aux conditions
de création et de fonctionnement des ONG ne sera pas comblé et le milieu
assaini , on aura toujours cette impression de
sous représentation car, par rapport au nombre dONG reconnues dans
les conditions du moment, il y a et il y aura toujours très peu de fonctionnels.
Les recommandations
A lendroit
des ONG
- sorganiser
pour aller à la recherche de linformation ;
- veiller à avoir
une représentation de qualité ;
- instaurer des mécanismes
internes qui permettent le suivi de la participation aux différents
processus ;
- assurer le fonctionnement
régulier des instances ;
- instaurer entre
ONG des mécanismes de concertation qui permettent une meilleure circulation
de linformation et garantir une participation concertée et de
qualité.
A lendroit
de lEtat
- avoir une claire
et réelle connaissance du rôle des ONG en tant que représentantes de
la société civile ;
- prévoir et apporter
un appui technique et financier conséquent à la préparation des cadres
et processus ;
- élaborer et doter
les ONG dun texte de loi réglementant la création et le fonctionnement
afin dassainir le milieu et rendre
plus efficaces leurs interventions ;
- mettre à temps
la documentation à la disposition des participants.
A lendroit
des bailleurs
- abandonner la pratique
des domaines et des zones dintervention et adapter les projets
et programmes aux priorités des populations cibles ;
- prendre en compte
les exigences en temps en accordant des délais suffisants à la préparation
des cadres ;
- alléger les procédures
comptables, tendre vers leur harmonisation afin de permettre la mise
à disposition à temps des fonds aux ONG ;
- intensifier la
concertation afin dharmoniser les méthodes et procédures.
Synergie entre
les Politiques
Lensemble
des collectifs dONG ayant participé au dialogue marquent leur accord
avec le constat selon lequel les différents cadres et processus sont caractérisés
par une faible synergie. Plusieurs raisons qui relèvent à la fois de laction
de lEtat et de celle des bailleurs expliquent cette situation.
Les facteurs
explicatifs
Les facteurs liés
à laction de lEtat
- Volonté politique
non manifeste
Le
premier facteur explicatif est labsence de volonté politique affichée
par lEtat. En effet, les ONG estiment, que dans le souci de rationaliser
les interventions, il est du devoir de lEtat non seulement daffirmer
une volonté politique manifeste dans ce sens mais également de la traduire
par des actes. Il revient donc à lEtat dorganiser les interventions
dans le territoire de son ressort ; cest son rôle.
Il y a aussi un coefficient
personnel lié à la personnalité des différents responsables politiques
qui devraient, au lieu de céder à tout bout de champ aux pressions et
aux chantages divers des bailleurs avant toute
autre considération, ne voir que lintérêt du pays.
- Difficulté daffirmation
du leadership national
La faible synergie
entre les politiques relève aussi des difficultés de lEtat à affirmer
son leadership. En effet, comment un Etat dépendant économiquement de
bailleurs aussi divers peut-il leur imposer une orientation du travail
qui va à lencontre des procédures habituelles ? la dépendance
économique explique donc pour une part cette situation.
- Les comités de
pilotage ne disposent pas de lautorité nécessaire pour faire respecter
les orientations et stratégies adoptées
La plupart des cadres
et processus sont préparés et mis en uvre par des comités de pilotage
qui en définissent les grandes orientations stratégiques. Bien que souvent
au fait du cloisonnement des interventions et de ses implications techniques,
budgétaires et financières, ces instances ne disposent pas de lautorité
suffisante pour encadrer ces interventions. Si lEtat qui leur confère
cette autorité a du mal à affirmer son leadership face aux bailleurs,
il ne peut en être autrement pour les comités de pilotage.
- Faible mobilisation
des ressources
La participation financière
à la préparation et à la mise en uvre des cadres et processus est
et reste faible doù un assujettissement aux conditions des bailleurs
et incidemment la difficulté à affirmer son leadership.
Les facteurs liés
à laction des bailleurs
- Multiplicité des
procédures, insuffisance de concertation et cloisonnement des interventions
La
spécificité des procédures des bailleurs et leur volonté de les voir être
respectées favorise le cloisonnement des interventions et ne crée pas
un environnent favorable à leur harmonisation. La faiblesse de la concertation
entre eux vient par ailleurs accentuer cette situation. Cest lexemple
du PASA ou chaque bailleur est représenté par un assistant technique.
- Imposition de
cadre, processus et domaines qui ne correspondent pas toujours aux besoins
des populations
La prédilection des
bailleurs à saccrocher à des domaines et à des zones dintervention
procède dune démarche rigide contraire à celle recommandée du bottom
up. Il sélabore ainsi des projets et programmes quelques fois différents
des priorités des populations cibles. La conséquence est une superposition
dactivités identiques dans des espaces connexes qui ont des priorités
différentes et donc un manque de rationalisation et de synergie.
Les leçons
Ici aussi, le levier
premier est et demeure la volonté politique de lEtat et sa capacité
à affirmer son leadership ; cela suppose une participation financière
plus accrue aux différents cadres et processus et un environnement institutionnel
favorable.
Les recommandations
A lendroit
de lEtat
- créer une coordination
des appuis aux ONG ;
- créer un environnement
institutionnel favorable à la concertation des bailleurs ;
- affirmer et renforcer
son leadership national.
A lendroit
des bailleurs
- accroître et renforcer
la concertation pour harmoniser les procédures ;
- adapter les interventions
aux priorités des populations ;
- inscrire les interventions
dans les orientations définies par lEtat ;
- ouvrir lappui
de tous les bailleurs de fonds aux ONG.
Processus
Les
processus et cadres ne tiennent malheureusement pas toujours compte des
expériences antérieures doù parfois des erreurs déjà commises et
une opérationnalisation souvent mal faite. Cette situation sexplique
par deux types de raisons.
Les limites
Les raisons liées
à laction de lEtat
- Cloisonnement
des expériences
La
multiplicité des expériences et surtout leur cloisonnement ne favorise
pas un échange des expériences entre projets et programmes. Sils
existent, les échanges sont limités doù la reproduction quelque
fois des mêmes erreurs, des expériences fructueuses ignorées et donc déternels
recommencements déperditeurs de temps et de ressources.
- Insuffisance du
suivi et de capitalisation
Tout processus ou
cadre nouveau devrait sappuyer sur le bilan des expériences passées,
ce qui suppose un suivi rapproché et efficace. LEtat ne dispose
pas aujourdhui de moyens ou de lorganisation nécessaire pour
ce faire doù, naturellement, une insuffisance de la capitalisation
des expériences et la quasi absence dune mémoire (archivages).
- Une expertise nationale
mal valorisée
LEtat ne dispose
toujours pas de moyens et de la volonté nécessaires pour mieux valoriser
lexpertise nationale dans la préparation et la mise en uvre
des différents cadres et processus. Toute chose qui laisse la latitude
aux bailleurs dimposer les leurs, accentuant ainsi lécart
parfois constaté entre les résultats des processus, cadres et attentes
des populations.
- Instabilité des
ressources humaines
Les
comités de pilotage, cadres et autres processus sont souvent objet dune
instabilité marquée du personnel. En effet, des motifs politiques ou purement
subjectifs interviennent pour muter tel ou tel personnel. Cette situation
prive les cadres et processus de leur mémoire et ne favorise donc pas
la capitalisation ci-dessus évoquée.
Les raisons liées
à laction des bailleurs
- cloisonnement
des expériences et prédilection à développer des référentiels spécifiques ;
- contraintes de
calendriers et de résultats immédiats ;
- expertise nationale
mal valorisée ;
- insuffisance des
ressources financières allouées aux processus et autres cadres.
La
conséquence des limites ci avant évoquées est une opérationnalisation
mal faite et donc un impact limité.
Lopérationnalisation
mal faite sexplique plus particulièrement :
Pour lEtat
et les bailleurs
- la faible pertinence
des indicateurs de suivi ;
- la faible autonomie
des dispositifs de suivi évaluation et leur objectivité limitée ;
- le manque de mesures
daccompagnement susceptibles dinfléchir les écarts constatés
et/ou de les corriger.
Pour lEtat
- le manque de rigueur
dans lexécution et le suivi des plans ;
- la nature des équipes
techniques chargées de lexécution des plans dont les choix opérés
ne respectent pas toujours les garanties techniques requises.
Les Impacts
Faible
synergie et opérationnalisation mal faite aboutissent à un faible impact.
Les raisons sont multiples et fonction du type dacteur.
Les raisons
du faible impact des processus
Les raisons liées
à laction des ONG
- La mauvaise gestion
des fonds
Les
ressources mises à la disposition des ONG nont pas toujours été
bien gérées. Absence de transparence, utilisation non conforme des fonds,
absence et/ou non conformité des justificatifs sont entre autres les manques
constatés dans la gestion des fonds mis à la disposition des projets,
programmes, cadres et processus. Ces irrégularités réduisent la part des
fonds affectés à la mise en uvre, ralentissent les décaissements
et donc freinent les interventions.
Les raisons liées
à laction de lEtat
Les
projets, programmes, cadres et processus ne bénéficient pas toujours de
la part de lEtat du suivi requis. En effet, la faiblesse des ressources
financières mobilisées ne permet pas de consacrer au suivi toute la rigueur
nécessaire doù évidemment des écarts non décelés à temps et une
exécution approximative et un impact limité.
- Rôle prépondérant
joué par les institutions publiques
Une mise en uvre
réussie des processus, cadres, projets et programmes requiert la participation
effective des populations à la base, partenaires privilégiés des ONG.
Le rôle prépondérant détenu et joué par les institutions publiques a jusque
là réduit limplication des ONG ; les populations à la base
ont donc été en conséquence peu associées à des programmes et projets
ne correspondant pas toujours à leurs priorités, doù un impact quelque
fois limité et mitigé.
- Faible niveau des
ressources financières et mauvaise gestion des fonds
Le faible niveau des
ressources financières allouées par lEtat aux différents programmes
et processus ne permet pas daccorder au suivi, à lévaluation
et aux mesures éventuelles daccompagnement toute lattention
requise doù nécessairement la persistance décart constaté
et donc un faible impact. Il faut aussi ajouter la mauvaise gestion des
fonds mis à disposition, toute chose qui retarde les décaissements, ralentit
les activités et amoindrit limpact.
Les raisons liées
à laction des bailleurs
Il
sagit essentiellement :
- Du faible niveau
des ressources mobilisées
La multiplication
des cadres et processus dans un contexte marqué par une insuffisance de
concertation entre bailleurs fait que les ressources mobilisées ne permettent
pas toujours de couvrir convenablement toutes les actions. En outre, les
doubles emplois induits constituent des pompes à finance qui auraient
pu et dû servir à dautres types dactivités.
- De la prépondérance
dans la détermination des modalités de mise en uvre
Les ONG estiment que
du fait de leurs apports financiers importants, les bailleurs influencent
les différentes modalités de préparation et de mise en uvre alors
que celles-ci devraient plutôt lêtre par les bénéficiaires que sont
lEtat et les ONG. Cette situation aboutit parfois à un hiatus entre
les propositions et les pratiques locales doù les difficultés à
articuler pratiques locales et modalités et donc une mise en uvre
peu performante.
Les leçons
- un processus réussi
se fonde en partie sur les expériences passées ;
- la qualité dun
processus, un programme ou un projet est aussi fonction de la qualité
du suivi évaluation effectué ;
- la composition
des comité de pilotage et des différentes équipes techniques ne doit
obéir quaux seuls impératifs dordre technique ;
- un processus réussi
requiert aussi et surtout une stabilité minimum du personnel.
Les recommandations
A lendroit
des ONG
- assurer une
gestion transparente et efficace des fonds alloués
A lendroit
de lEtat
- veillez à une
implication effective de la société civile à toute les étapes des cadres
et processus ;
- veiller à accroître
sa contribution financière ;
- instaurer un système
de gestion transparent des fonds alloués ;
- systématiser les
évaluations par des équipes indépendantes et diffuser les résultats ;
- sanctionner mais
aussi récompenser les équipes techniques de mise en uvre en fonction
dun cahier de charge préétabli ;
- recruter plutôt
que nommer les cadres des équipes techniques et leur assurer une rémunération
conséquente.
A lendroit
des bailleurs
- accroissement de
la participation financière ;
- associer et prendre
en compte les points de vue des acteurs à la base dans les modalités
de préparation et de mise ne uvre des processus et cadres.
Lecons tirees
du Processus Actuel
Les facteurs
de réussite
- Une approche réellement
participative
Cest
la première fois, disent les ONG, quun processus associe tous les
collectifs à un travail de réflexion. Non seulement cette initiative offre
à ces collectifs loccasion damorcer, à travers un exercice,
une réflexion réelle sur la coordination de leurs activités et lélaboration
de mécanismes indiqués à cet effet mais elle les oblige à un travail de
qualité.
- Une approche pédagogique
à encourager
La mise à disposition
de facilitateurs a permis de mieux préparer en concertation interne les
contributions des différents collectifs. En outre, la conduite des dialogues
par ces facilitateurs est innovante. Expliquer patiemment en cas de blocage
mais ne jamais chercher à se substituer aux groupes.
Les limites
du processus
- La faiblesse de
la représentation des ONG
En
dépit du fait que les collectifs représentés couvrent de nombreuses ONG
et associations de base, il semble nécessaire que la représentation soit
portée au 1/3 au moins afin davoir la chance de toucher le maximum
dacteurs possibles.
- Mise à disposition
tardive et en quantité insuffisante de la documentation
Cest lune
des limites principales identifiées. En effet, les documents de travail
ont été pour la plupart transmis seulement une semaine à deux jours avant
les rencontres. Cette situation na pas permis de disposer du temps
nécessaire, pour tous dexploiter convenablement lesdits documents.
Il faut aussi mentionner le nombre limité de copies transmises toute chose
qui a réduit le champ de réflexion et par conséquent la participation.
Recommandations
Les
ONG encouragent lEtat à systématiser cette approche bottom-up, tout
en élargissant progressivement la participation.
|
Contribution
des Femmes
Les différents cadres
et processus existants au Burkina Faso sont en général méconnus des femmes.
Selon le niveau de connaissance quelles en ont , on peut classer
les cadres et processus en deux (2) catégories :
- les cadres et
processus connus, cest à dire ceux dont elles connaissent lexistence
tout en ignorant les dispositifs fondamentaux. Ce sont : le CSLP,
le PASA, le PANE, Plan dAction pour lélevage ;
- les cadres et processus
qui les impliquent et dont elles connaissent imparfaitement dailleurs
les dispositifs. Ce sont : PAN/LCD, COPOD, CONAPO, SAHEL 21, CONALDIS,
CONACD, TOD, Plan dActions pour la Promotion de la femme, Plan
dActions pour la sécurité alimentaire, plan daction pour
la survie, la protection et le développement de lenfant.
Mais il faut ajouter
que la connaissance tout comme limplication dans les différents
cadres et processus restent limitées aux organisations de Ouagadougou.
Limplication des structures au niveau décentralisé demeure très
faible.
Modalites de Preparation
des Cadres de Planification
Limplication
des femmes dans les différents cadres et processus a été particulièrement
faible alors que leur importance relative plaide en faveur dune
implication plus large et effective. Lorsquelles lont été,
elles ont souvent été confinées à des rôles seconds. Leur méconnaissance
des différents processus fait quelles ne sentent pas toujours bien
leur rôle dans la préparation. La situation est plus exacerbée pour les
femmes des provinces qui sont rarement informées et consultées.
Les causes de
la faible implication des femmes et du caractère souvent peu significatif
de leur participation.
Diverses raisons qui
ressortissent aussi bien à létat, aux bailleurs de fonds quaux
organisations elles-mêmes sont signalées :
Les causes liées
aux organisations elles-mêmes
- La méconnaissance
par les acteurs des processus et des mécanismes de suivi
Le premier facteur
de la faible implication des femmes dans les processus et cadres de planification
réside dans la méconnaissance quelles en ont. Pour la plupart, la
connaissance quelles en ont reste limitée aux relations sommaires
faites par les journaux et aux reportages des radio et de la télévision ;
toute chose qui induit une connaissance insuffisante et imparfaite.
La vérification de
la connaissance de celles qui disent en savoir davantage indique, le plus
souvent, une méconnaissance des mécanismes et autres dispositifs qui font
ces cadres et processus de planification.
- La faible capacité
quelquefois des mandataires désignés par les instances et/ou groupes
dacteurs à apporter une contribution de qualité et labsence
de cahiers de charges pour ces mandataires.
Lorsquelles
sont informées et impliquées dans la préparation des différents cadres
et processus de planification, la difficulté à faire le lien entre les
objectifs des cadres et processus et les leurs, le manque dintérêt
par manque ou insuffisance dinformation font que, quelquefois, les
représentantes désignées par les groupes ne sont pas toujours celles qui
disposent des capacités nécessaires à optimiser leur participation et
à simposer comme actrices indispensables.
Par ailleurs, labsence
de cahiers de charges pour ces mandataires ne leur donne aucune obligation
de résultats, ni de compte rendu, doù, certainement et parfois un
manque criard denthousiasme et dentrain.
- Linsuffisance
de concertation entre les organisations de femmes.
La méconnaissance
des différents cadres et processus est accentuée par linsuffisance
de concertation entre elles. Les femmes pensent, certainement avec raison,
quelles ne pourront pas être toutes invitées et impliquées dans
la préparation des cadres et processus de planification. En conséquence,
celles qui le sont devraient partager linformation avec les autres.
Mais, pour ce faire, il faut quil existe des mécanismes de concertation
entre leurs différentes structures, chose qui, semble-t-il, nexiste
pas de façon ponctuelle.
- Le faible niveau
organisationnel de certains groupes
Certaines organisations
se caractérisent par leur faible niveau organisationnel. En effet, certaines
auraient une structuration inachevée et dautres un fonctionnement
irrégulier : les textes organisationnels, sils existent,
sont rarement, sélectivement ou imparfaitement appliquées.
Les instances, pour
certaines, seraient peu fonctionnelles et le débat absent. Laccaparement
de la prise de décisions quelquefois, par une minorité, empêche lexpression
libre et installe lindifférence, toute chose préjudiciable à la
vie des organisations et qui a un impact sur la motivation des membres
et donc sur limplication dans les processus.
Les causes liées à
lEtat
- Laccaparement
des processus par létat
Jusquici, dans
la plupart des processus et cadres de planification, on note une omniprésence
et omnipotence de lEtat. Sans lui denier sa place, les organisations
de femmes pensent cependant que cette prépondérance qui correspond à une
certaine conception de lEtat a été pour beaucoup dans la faible
implication de la société civile dans les différents processus et cadres
de planification.
- La faible sensibilisation
des acteurs à la base.
Lune des raisons
de la faible qualité de limplication des femmes dans les différents
processus et cadres de planification est le faible intérêt quelles
leur accordent. Cette situation sexpliquerait, pour une large part,
par la difficulté à faire la relation entre leurs attentes et les objectifs
des cadres et processus en cours ou en préparation. Si cela est quelque
fois manifeste pour les femmes des villes, il lest davantage pour
celles des campagnes qui en constituent la majorité. La sensibilisation
initiée par lEtat et qui devrait permettre dabsorber ce déphasage
est indexée et la persistance du déphasage traduit sa faiblesse.
- La non-implication
de toutes les parties prenantes
La non-implication
de toutes les parties prenantes dans les processus de planification pourrait
sexpliquer par la méthode utilisée ou par une application trop sélective.
On a souvent limpression quil nexiste pas une méthode
claire dapproche des acteurs par rapport aux différents processus.
La logique veut, que pour chaque cadre, on identifie dabord les
acteurs concernés, leur localisation et ensuite quon définisse la
ou les méthodes les plus appropriées dimplication.
Or ici, lidentification
semble non seulement se circonscrire aux grands centres urbains, principalement
Ouagadougou et accessoirement Bobo-Dioulasso, mais limitée seulement à
certaines organisations. Dans ces conditions, on répétera toujours les
mêmes erreurs avec les mêmes conséquences.
- Des délais trop
courts qui ne permettent pas une préparation satisfaisante de la participation
A linstar de
la SNDD, les délais généralement accordés ne permettent pas une préparation
satisfaisante de la participation des femmes aux différents processus ;
le plus souvent, linformation est reçue et limitée au seul niveau
des bureaux qui ne disposent, dans ces conditions, ni du temps, ni des
moyens pour informer la base. Par ailleurs, le caractère souvent trop
technique des questions traitées nécessite un appui externe de facilitateurs.
Ce qui, naturellement, implique des exigences en temps et en coût qui
ne sont pas souvent prises en compte.
- La faible représentativité
des groupes dacteurs impliqués
En plus de la non-implication
de toutes les parties prenantes aux différents processus, lEtat
na pas toujours fait appel aux groupes les plus représentatifs.
En effet, la limite de la non-implication de toutes les parties prenantes
aurait pu être atténuée par la représentativité judicieuse des groupes
choisis. Mais les choix nont, semble-t-il, pas été toujours des
plus judicieux. Malheureusement, des critères par trop politiques et non
énoncés ont souvent pris le pas sur ceux, plus objectifs, de fonctionnement,
de réalisation, de dynamisme, etc. ; toute chose qui contribue à
rendre encore plus faible limplication et la participation de la
femme aux différents processus.
- Prise en compte
insuffisante des attentes des acteurs
Le corollaire de la
faible implication des organisations des femmes à la préparation des différents
cadres et processus, linsuffisance de la sensibilisation et de la
faible représentativité des groupes dacteurs choisis est la prise
en compte insuffisante des leurs attentes. En effet, comment intéresser
des acteurs à un processus si leurs attentes ne sont pas prises en compte,
sils nont pas la sensation dy trouver un quelconque
intérêt ?
- La faiblesse des
ressources financières
La préparation dun
processus, quel quil soit, implique des exigences en coût. Or, en
la matière, les contraintes budgétaires de lEtat sont telles que
son apport reste le plus souvent peu significatif doù un assujettissement
aux conditions des bailleurs de fonds, une préparation biaisée, des délais
limités et des processus raccourcis.
Les causes liées
aux bailleurs de fonds
- Méconnaissance
du milieu et faible considération de lexpertise nationale
Certains cadres et
projets sont imposés par les bailleurs de fonds ; Ils sont plus liés
à lenvironnement international quà des préoccupations nationales.
Impulsés de lextérieur,
ils sont quelquefois en porte-à-faux avec les attentes des populations.
Cette situation sexplique par la méconnaissance du milieu par les
bailleurs à lorigine de ces cadres et projets doù effectivement
un écart parfois constaté entre les objectifs des cadres et projets et
les besoins prioritaires des populations. En effet, comment concevoir
un cadre ou un projet adapté et qui suscite lintérêt des populations
si lon a une connaissance approximative voire insuffisante du milieu
qui va le porter ?
Pire, lexpertise
nationale, qui aurait pu aider par sa connaissance du milieu, à adapter
ces cadres et projets aux contextes qui les portent, ne bénéficie pas
de toute la considération requise; si elle nest pas totalement ignorée,
elle est faiblement utilisée sinon sous utilisée.
- Imposition de calendrier
contraignant et contraintes de résultats immédiats
La plupart des cadres
et projets sinscrivent dans des durées précises alors que les résultats
attendus procèdent du long terme. En outre, les calendriers dexécution
sont si contraignants que les comités de pilotage se voient obligés dadopter
des stratégies qui écartent des processus un pan important dacteurs.
Lexemple le plus récent est constitué par le présent exercice. Sensé
réfléchir à des orientations qui remédieraient au constat ci avant, la
SNDD na pas pu échapper à la limite de limposition dun
calendrier contraignant avec une obligation de résultats immédiats.
Ce dernier point est
illustratif, souvent du caractère aberrant de certains cadres et projets.
Comment, en effet,
peut-on enfermer dans un calendrier court un projet ou un cadre sensé
changer des comportements forgés par des décennies de pratiques habituelles?.
Des résultats durables exigent de disposer du temps nécessaire et suffisant
pour y parvenir dabord, ensuite pour les consolider.
- Complexité des
procédures de financement et mise à disposition tardive des fonds
De nombreux cadres,
processus et projets sont à financement multiple. La fongibilité des fonds
nétant pas encore une réalité totale, il y a donc quasiment autant
de processus que de bailleurs de fonds doù leur complexité et un
surcroît de travail pour les équipes en place. En outre, comme les décaissements
se font au rythme des justificatifs, il sen suit quelquefois des
mises à disposition tardives des fonds doù des suspensions, des
retards dans les processus.
- Insuffisance de
concertation et non harmonisation des procédures.
Lune des limites
principales des processus et cadres de planification est le caractère
insuffisant de la concertation entre bailleurs de fonds. La multiplicité
des procédures relevée procède de cette limite. Les structures des femmes
pensent que des concertations plus poussées permettraient, sinon de les
harmoniser, de trouver une solution à la contrainte de la multiplicité
des procédures, donc de permettre une mise à disposition rapide des fonds
et une mise en uvre plus efficace.
Leçons
Six (6) principales
leçons se dégagent de lanalyse des causes de la faible implantation
des femmes aux différents processus et cadres :
- les organisations
des femmes ne se circonscrivent pas uniquement à celles des grands centres
urbains , notamment Ouagadougou et dans une moindre mesure Bobo-Dioulasso.
Impliquer les femmes aux différents processus et cadres exige la prise
en compte du critère géographique aussi ;
- la non-implication
de toutes les parties prenantes à la préparation des processus engendre
un handicap qui se répétera sur tous les autres niveaux ;
- tout processus,
pour réussir, doit reposer sur un choix méthodologique adapté en fonction
des objectifs du processus, du public cible, des parties prenantes ;
- les différents
processus et cadres sont et devraient être portés par la société civile.
Sans remettre en cause le rôle et la place de lEtat, son attitude
doit cependant évoluer pour sadapter au contexte nouveau de décentralisation
et de responsabilisation des populations ;
- un processus ou
un cadre implique des exigences en temps et en coût dont on ne peut
faire léconomie sous peine déchec ;
- un processus ou
un cadre doit avant tout intéresser, cest à dire prendre en compte
les attentes des populations ou des acteurs concernés.
Les recommandations
Les structures
de femmes
- assurer un meilleur
développement organisationnel de leurs structures respectives par lélaboration
de textes statutaires et réglementaires, un fonctionnement régulier
des instances, lapplication effective des textes adoptés ;
- mettre en place
des mécanismes de concertation entre structures ;
- constituer une
force de lobbying pour interpeller et faire pression sur les autres
acteurs,
- procéder à un choix
judicieux des représentants en tenant compte de leur capacité à traduire
les préoccupations des groupes représentés, leur maîtrise des questions
à examiner ; leur capacité à travailler en équipe, leur disponibilité,
leur désignation par un acte formel et la définition dun cahier
de charges qui garantisse une représentation de qualité.
LEtat
- veiller au respect
des engagements pris garantissant les rôles et responsabilités des parties
prenantes,
- procéder à un choix
pertinent des groupes dacteurs à impliquer dans les processus
en tenant compte du rôle joué dans le secteur ou le domaine concerné,
de la localisation, de la capacité à apporter une contribution significative
à lélaboration et à la mise en uvre des cadres de planification ;
- veiller à garantir
limplication de toutes les parties prenantes à tous les stades
des processus (élaboration, mise en uvre, suivi, etc.) ;
- mettre à la disposition
des groupes un ou des facilitateurs pour les appuyer dans la préparation
des différentes rencontres de concertation et de pilotage ;
- améliorer les conditions
de travail des représentants ;
- veiller à prendre
en compte ou à faire prendre en compte les attentes des populations ;
- aider les institutions
ou groupes dacteurs à mettre en place un dispositif de suivi des
processus ;
- avoir et afficher
une volonté politique engagée ;
- mettre à la disposition
des groupes dacteurs des ressources financières suffisantes ;
- veiller à attribuer
aux représentants un réel pouvoir de décision ;
- appuyer les acteurs
par la sensibilisation, linformation et la formation ;
- veiller à ce que
lexpertise nationale soit valorisée.
- accorder des délais
suffisants de préparation
- accorder aux comités
de pilotage un réel pouvoir de décision
Les bailleurs
- simpliquer
davantage sur le terrain ;
- prendre en compte
les attentes des populations et les réalités nationales ;
- accorder plus de
place à lexpertise nationale ;
- accorder des délais
suffisants de préparation ;
- contribuer à linformation
et à la formation des acteurs,
- appuyer la participation
des acteurs à létude, au suivi et à lévaluation des processus ;
- apporter aux structures
un appui conseil par la mise à disposition de facilitateurs ;
- instaurer un véritable
partenariat qui prenne en compte le respect des partenaires nationaux
et des engagements ;
- renforcer la concertation
entre bailleurs pour harmoniser les processus ;
- accroître les contributions
financières pour les adapter aux exigences en temps et en coût des processus ;
- veiller à ce que
les fonds soient mis à temps à la disposition des organes de coordination
et de pilotage.
Synergies entre
les Politiques Sectorielles
Les différents cadres
de planification en cours au Burkina Faso se caractérisent par une faiblesse
manifeste des liens et des synergies qui les unissent. Plusieurs facteurs,
liés à différents acteurs, expliquent cette situation
Les facteurs
explicatifs de la faiblesse des liens et synergie entre les politiques
sectorielles
Les facteurs liés
à lEtat
- Absence dun
plan directeur des interventions
Le contexte national
se caractérise par labsence dun plan directeur des interventions.
Cette situation engendre des actions isolées et ne favorise pas la coordination
des processus.
- Manque de volonté
politique affichée et difficultés daffirmation du leadership national
Il apparaît clairement,
au regard de la nécessité de la coordination des processus et des caractères
toujours isolés des actions mises en uvres, un manque évident dune
volonté politique réelle dharmonisation des interventions. Autrement
dit, cest à lEtat de créer les mécanismes de la coordination
des processus. Incidemment, la faible synergie traduit également les difficultés
daffirmation du leadership national.
- La faiblesse des
capacités des organisations techniques qui appuient les comités de pilotage.
La synergie entre
les politiques suppose aussi des comités de pilotage disposant de capacités
permettant de rendre efficaces leurs actions ; Ce qui nest
pas toujours le cas. En outre, les organisations techniques chargées dy
remédier ne disposent pas toujours des capacités indiquées, toute chose
qui contribue à renforcer le cloisonnement constaté des processus
- Absence dune
autorité suffisante pour permettre aux comités de pilotage dassurer
le suivi et de veiller à la prise en compte des orientations et stratégies
définies
En tant quorganes
dorientation et de suivi, les comités de pilotage sont les structures
qui devraient être chargées de veiller à lapplication des stratégies
et orientations définies par lEtat, alors que la pratique montre
quils ne disposent pas de lautorité suffisante pour ce faire.
Comment veiller à lapplication dorientations et de stratégies
si on ne dispose pas de lautorité et du pouvoir nécessaire de sanctionner ?
Les facteurs liés
aux bailleurs de fonds
- La faible communication
entre bailleurs
Principaux soutiens
financiers de la plupart des processus, la pratique des bailleurs de fonds
est caractérisée, quelquefois par la volonté de conduire des processus
individuels que de se fondre dans un moule commun. Cette situation est
accentuées par la faiblesse de la communication entre eux ; toute
chose qui renforce le cloisonnement des interventions en maintenant la
faiblesse de synergie entre les politiques sectorielles.
- La faible connaissance
du milieu
La faible connaissance
du milieu conduit les bailleurs de fonds à quelquefois multiplier les
interventions de nature identique dans un même milieu alors quune
meilleure connaissance aurait permis den faire léconomie,
de rationaliser les interventions et de les adapter aux priorités des
populations.
- Imposition de cadres
de planification qui ne tiennent pas souvent compte de lexistant
et de domaines dintervention parfois en porte-à-faux avec les
priorités et les attentes de la base.
La faible synergie
constatée entre les politiques sectorielles est aussi induite par limposition
de cadres de planification qui ne prennent pas toujours en compte lexistant.
en effet, lon pense que labsence de mémoire (capitalisation)
favorise la reproduction des mêmes erreurs et perpétue les cloisonnements.
Par ailleurs, la tendance de certains bailleurs, marquée exclusivement
et ou prioritairement pour certains domaines dintervention, les
astreint à des interventions isolées qui accentuent la faiblesse des synergies
entre politiques sectorielles.
Leçons tirées
Une leçon principale
peut être dégagée :
- Sans volonté politique
engagée et affichée et sans plan directeur, il ny a ni synergie
daction ni
harmonisation des interventions.
Les recommandations
A lendroit
des organisations des femmes
- Promouvoir et
instaurer à tous les niveaux une véritable culture de bonne gouvernance ;
- cultiver le réflexe
de recherche dinformation et entreprendre du lobbying pour peser
sur les processus.
A lendroit
de lEtat
- Un volonté politique
affichée et engagée à mieux organiser les interventions des bailleurs ;
- élaborer un plan
directeur des interventions et exiger des programmes souples des bailleurs
de fonds ;
- veiller à instaurer
un partenariat véritable avec les autres groupes dacteurs ;
- veiller à ce que
les programmes et processus tiennent compte des attentes et besoins
des bénéficiaires.
A lendroit
des bailleurs de fonds
- Intensifier la
concertation et la communication pour harmoniser les procédures ;
- accélérer la faisabilité
de la fongibilité des fonds ;
- accorder plus
dattention et apporter un appui conséquent (financier et humain)
aux processus concertés.
Processus
Lobservation
et lanalyse des processus montrent dune part quils ne
se fondent pas toujours sur un bilan des actions antérieures et actuelles
et, dautre part, que lopérationalisation est quelquefois moins
efficiente quelle ne devrait lêtre.
Tout comme pour les
autres étapes ci avant abordées, chacun des groupes dacteurs (projets
et programmes, Etat, bailleurs) y a sa part de responsabilité.
La responsabilité
des projets et programmes
Elle réside essentiellement
dans la faiblesse des dispositions prises pour évaluer les impacts de
leurs activités. Sans évaluation, il ny a ni révélation de points
faibles ni progrès ; les processus et autres projets restent figés
et donc, peu performants.
Les responsabilités
de lEtat
- Linsuffisance
de suivi des processus
Comme indiqué plus
haut, ce sont les évaluations qui permettent de corriger les écarts relevés
par la mise en uvre et dimpulser les réorientations nécessaires,
en adéquation avec les attentes des populations cibles. Or , les
différents processus se caractérisent par une insuffisance dans leur suivi,
toute chose qui ne permet pas à lEtat de jouer pleinement son rôle
de contrôle et dorientation.
- Des coûts parfois
contraignants
Un bonne capitalisation
induit des coûts parfois élevés. Or lEtat ne dispose toujours pas
de moyens suffisants à cet effet, doù quelquefois, une insuffisance
ou un manque de capitalisation pourtant indispensable.
La responsabilité
des bailleurs
- Le cloisonnement
des expériences et le développement de référentiels spécifiques
La diversité des bailleurs,
des modalités et domaines dintervention induit le développement
de référentiels spécifiques à chacun. Cet individualisme ajouté aux procédures
spécifiques, aux exigences particulières et à la faible communication
entre eux rend difficile toute capitalisation.
- Les contraintes
liées à lagenda des processus
Il arrive que parfois,
un calendrier strict et figé soit imposé aux acteurs bénéficiaires, toute
chose qui oblige à opérer des choix dactions. Dans ces conditions,
il va sans dire que la capitalisation en souffre non parce que moins importante
mais faute de temps.
- Insuffisance de
valorisation de lexpertise nationale
Lune des insuffisances
révélées des cadres et processus de planification est leur faible adaptation
(parfois) aux réalités du terrain, liées en partie à la faible connaissance
quen ont les bailleurs, principaux initiateurs de certains cadres.
Or lexpertise nationale qui aurait pu contribuer à résorber lécart
entre les attentes des populations à la base et les objectifs des bailleurs
nest pas suffisamment valorisée doù la persistance de cette
lacune.
Leçons
- il ny a
et il ny aura jamais de processus réussi contre lun quelconque
des acteurs identifiés.
- utiliser et employer
lexpertise nationale permet dêtre directement en prise avec
les réalités locales.
Recommandations
A lendroit
des projets et programmes
- Prendre les
dispositions nécessaires pour assurer une évaluation régulière et à
temps des interventions.
A lendroit
de lEtat
- sengager
à accroître le suivi des processus et à garantir la stabilité des personnes
ressources ;
- se doter dune
véritable politique de valorisation de lexpertise nationale
A lendroit
des bailleurs
- accroître la communication
et la concertation entre bailleurs pour harmoniser les procédures et
les interventions ;
- valoriser et utiliser
de lexpertise nationale ;
- instaurer un véritable
partenariat avec les autres acteurs afin dadapter les processus
aux exigences locales de temps et de coût.
Impacts, Dispositifs
de suivi et Evaluation
Les processus ont
un impact globalement faible. Trois niveaux de responsabilité peuvent
être situés.
Les responsabilités
Responsabilité
des structures elles-mêmes
- La mauvaise gestion
des ressources
Aussi bien la gestion
des fonds que celle des hommes ne sont pas toujours faites dans les normes
de transparence et de rigueur indiquées, doù des mises à disposition
tardives de fonds, des frustrations qui obèrent limpact des processus
et autres cadres.
Responsabilité
de lEtat
- Rôle prépondérant
joué par des institutions publiques peu motivées et ayant de faibles
capacités dimpulsion et de coordination
Limpact des
processus et cadres est liés à la capacité dimpulsion et de coordination
des organes chargés de la mise en uvre ; dans les cas despèce ,
il sagit dinstitutions publiques qui, outre la faiblesse des
capacités dimpulsion et de coordination, ne sont pas suffisamment
motivées, doù une mise en uvre parfois biaisée et infime,
un impact faible .
- La prépondérance
dans la détermination des modalités de la mise en uvre
Si la mise en uvre
permet de corriger les résultats des diagnostics effectués, ce sont cependant
ses modalités qui en déterminent lefficience. Ceux-ci devraient,
logiquement, être déterminés principalement par les bénéficiaires et le
comité chargé de mise en uvre. Dans les faits, ce sont cependant
les bailleurs qui y jouent un rôle prépondérant. Comment peut-on décider
de ce qui est bien pour les autres dans un contexte mal maîtrisé ?
- Faible niveau des
ressources financières mobilisées ;
- Inadéquation entre
les attentes des populations et le processus ;
Les bailleurs de
fonds, comme déjà évoqué, jouent un rôle prépondérant dans lélaboration
des processus et cadres de planification. Leurs méconnaissances du milieu
fait que, parfois, les objectifs des cadres ne correspondent pas aux attentes
des populations cibles. Quel impact peut avoir un tel cadre dans de telles
circonstances ?
Leçons
Pour un processus
ou un cadre, un impact significatif requiert des ressources financières
suffisantes et la prépondérance des bénéficiaires à la détermination des
modalités de mise en uvre.
Recommandations
A lendroit
des structures elles-mêmes
- Veiller à une
gestion transparente et rigoureuse des fonds alloués (bonne gouvernance)
A lendroit
de lEtat
- Doter les programmes
et projets de ressources suffisantes pour la mise en uvre des
processus ;
- veiller à procéder
à un choix judicieux des équipes de coordination et de mise en uvre.
A lendroit
des bailleurs
- Instaurer un véritable
partenariat avec les autres acteurs de manière à limiter les interventions
à lappui (matériel, financier et technique) au suivi et à lévaluation.
|
Contribution
des Industriels et Artisans
Groupe très spécifique,
la connaissance quont les industriels et les artisans des différents
cadres et processus sarrête à leurs domaines respectifs :
Pour les artisans
- La Commission Nationale
pour la Promotion de lArtisanat (CNPA) ;
- le Comité de Concertation
Inter- artisans ;
- le Comité international
des coopératives ouvrières de production artisanale (CICOPA).
Pour les industriels
- Le Programme dajustement
Structurel ;
- le Programme dAppui
au secteur Privé ;
- le Schéma dintégration
régionale ;
- la Stratégie du
développement industriel.
La situation est particulièrement
prononcée chez les artisans qui sont, avec la SNDD, impliqués pour la
première fois à la préparation dun processus. Peut-être que, comme
ils le disent, il faudra tendre vers la séparation de lartisanat
du commerce pour lui donner toute limportance quil mérite
et le considérer dans sa spécificité.
Modalites de Preparation
des Cadres de Planification
Les responsables de
ladministration centrale ont effectivement joué un rôle prépondérant
dans la préparation des processus de planification. Les facteurs qui expliquent
cette main mise de lEtat sont de plusieurs ordres:
Les facteurs
explicatifs de la main mise
Les raisons liées
à laction de lEtat
- les contraintes
liées au calendrier de déroulement ;
- le faible intérêt
accordé au secteur privé par les Comités de pilotage ;
- la nom prise en
compte de la spécificité du secteur privé ;
- la non implication
des acteurs à toutes les étapes.
Les cadres de concertation
ou les comités de pilotage mis en place accordent peu de place au secteur
privé. Par ailleurs, son degré dimplication (faible) ne lui permet
pas dapporter une contribution significative, leur spécificité est
même oubliée, dans la définition des stratégies de planification. Il faut
enfin signaler que les calendriers généralement proposés induisent un
travail, pas trop souvent compatible avec les chronogrammes retenus sans
concertation préalable.
A ces raisons principales,
sajoutent les options méthodologiques retenues pour la conduite
des processus où prédominent les conventions entre bailleurs de fonds
au détriment des préoccupations des populations et les choix de représentants
pas toujours judicieux.
Il apparaît tout aussi
évident que tous les acteurs nont pas été effectivement impliqués
dans les processus et cadres de planification. Cette situation sexplique
par :
- la tendance marquée
de lEtat à perpétuer sa pratique centralisatrice dantan ;
- linsuffisance
du temps alloué pour la préparation des contributions ;
- la non prise en
compte des contributions pour des raisons connues du seul Etat et qui
instaure un sentiment de frustration et de perte de temps ;
- la non implication
dans les sphères de décision ;
- le manque dinformation
à la base sur les différents processus. Les artisans par exemple sont
avec la SNDD, à leur première implication à la préparation dun
processus.
Les raisons liées
à laction des groupes cibles
- la faible capacité
des mandataires désignés ;
- labsence
de cahier de charge pour ces mandataires ;
- la faible organisation
interne des structures ;
- la faible capacité
technique.
Les groupes cibles,
lorsquils sont conviés ou impliqués dans la préparation des processus
ne désignent pas toujours les mandataires les plus à même dapporter
une contribution de qualité. La faible importance accordée par les institutions
de la société civile aux différents processus et cadres par manque dinformation
fait que les mandataires ne sont pas astreints à une obligation de résultats
ni à celle de rendre compte et de faire partager au sein de leur structure
leurs expériences.
Lultime raison,
liée à laction des groupes cibles, est la faiblesse organisationnelle.
Cette limite est seulement valable pour les artisans qui sont à une phase
de structuration.
Les raisons liées
à laction des bailleurs
Il sagit, essentiellement,
des contraintes de calendrier. En effet, le temps accordé aux organisations
de la société civile pour préparer leur contribution est le plus souvent
insuffisant, toute chose qui induit une préparation inefficace.
Leçons
Deux leçons essentielles
peuvent être tirées :
- autant les bailleurs
doivent tenir compte des préoccupations des populations dans lélaboration
des processus et cadres de planification, autant lEtat doit se
départir de ses vieux réflexes centralisateurs ; cest une
condition importante à une implication effective de la société civile.
- LEtat doit
autant que faire se peut prendre en compte les contributions spécifiques
sinon, motiver les rejets au risque de frustrer
les partenaires de la société civile et de faire baisser leur intérêt
pour ce type dexercice.
- Toutes les organisations
de la société civile ne disposent pas de capacités techniques indiquées
pour apporter une contribution de qualité à la préparation des processus
et cadres de planification. Dans ces conditions, même impliquées, leur
apport restera toujours peu significatif. Il y a donc nécessité à les
former pour accroître les capacités des organisations professionnelles.
Les recommandations
A lendroit
des organisations cibles
- Développer des
mécanismes qui permettent daller chercher linformation et
de la vulgariser ;
- assurer un choix
judicieux et formel des mandataires à la préparation des processus en
tenant compte de la maîtrise des questions à examiner, la capacité de
travailler en équipe, la disponibilité et la capacité à traduire les
préoccupations des groupes dacteurs et la motivation ;
- procéder à une
meilleure structuration des organisations cibles ;
- instaurer un cahier
de charge pour les mandataires ;
- accroître la capacité
des membres par le développement dun système de formation.
A lendroit
de lEtat
- Veiller à choisir
les groupes les plus représentatifs en tenant compte du rôle joué dans
le secteur ou le domaine concerné la capacité à apporter une contribution
significative, la représentativité et lintérêt que les groupes
dacteurs accordent aux processus et la volonté de se les approprier.
Il convient également dappuyer les groupes dans la préparation
des processus en mettant à leur disposition un ou des facilitateurs,
de mettre en place un dispositif de suivi des processus au niveau des
institutions et daméliorer les conditions de travail des représentants.
Il faut aussi, que
lEtat identifie et analyse les besoins en formation pour aider au
renforcement des capacités des représentants et développe un système dinformation
et de communication à la base.
Plus que tout, il
faut, de la part de lEtat, une volonté politique clairement affirmée,
doublée dun engagement réel, avec des mécanismes susceptibles de
garantir une mise en uvre efficiente, une responsabilisation réelle
des différentes parties, mais aussi et surtout ventiler à temps information
et documentation, associer tout le monde à la prise de décision et, in
fine, procurer les moyens nécessaires et suffisants pour assurer une préparation
efficiente et participative.
A laction
des bailleurs
- associer tous les
acteurs à tous les stades des processus ;
- associer tous les
acteurs à la définition dun calendrier dexécution des activités ;
- accroître la participation
financière pour tenir compte des exigences en temps et en coût des processus.
Synergies entre
les Politiques Sectorielles
Les différents cadres
et processus de planification sont caractérisés par la faiblesse des liens
et des synergies quils entretiennent. Plusieurs facteurs expliquent
cette situation.
Les facteurs
explicatifs de la faiblesse des liens et des synergies entre les cadres
de planification
Les facteurs liées
à laction de lEtat
- Absence dune
volonté politique claire et dun plan directeur dintervention.
Le premier facteur
explicatif évoqué est labsence de volonté politique claire de lEtat
et labsence dun plan directeur des interventions. En effet,
artisans et industriels pensent quil ne tient quà lEtat,
fort de sa souveraineté, dimposer aux intervenants un cadre impératif
qui canalise les activités. Labsence dorientations claires
dans ce sens est interprétée comme le manque dune volonté politique
dans ce sens.
- Faiblesse des moyens
alloués aux dispositifs de coordination
Il existe deux échelles,
nationale et provinciale, des dispositifs de coordination des activités
qui, sils fonctionnent correctement, peuvent permettre de renforcer
les synergies entre les différents cadres. Mais la faiblesse (voire
le manque) des ressources allouées à ces dispositifs les rend, pour la
plupart, inopérationnels et inefficaces, doù la persistance du
cloisonnement entre cadres et Processus.
Les facteurs liés
à laction des bailleurs
- Cloisonnement des
interventions et faiblesse de concertation
La complexité des
procédures comptables des bailleurs et les exigences de rapportage suivant
des normes édictées par leurs hiérarchies rendent difficiles lharmonisation
pourtant indispensable. Le cloisonnement des interventions qui, dans ces
conditions, se maintient, est accentué par linsuffisance de concertation
entre bailleurs, toute chose qui, concomitamment, accroît la distance
entre les cadres de planification.
- Recherche effrénée
du leadership
Sans lafficher,
réellement, chaque bailleur de fonds semble se livrer à une véritable
recherche du leadership national. Cela a pour conséquence daccentuer
les cloisonnements, limposition de référentiels spécifiques et,
la tiédeur à participer aux cadres de concertation avec efficacité.
- Utilisation de
référentiels spécifiques et peu adaptés
La volonté daffirmation
du leadership, comme affirmée plus haut, conduit à lutilisation
de référentiels spécifiques difficiles à fondre dans un moule commun,
accentuant ainsi le cloisonnement. Par ailleurs, la démarche méthodologique,
top down, utilisée, aboutie, dans la plupart des cas, à des actions et
stratégies en porte -à- faux avec les attentes des partenaires.
Leçons
Une leçon principale
peut être tirée :
- Affirmation par
lEtat de sa souveraineté par lélaboration dun plan
directeur des interventions qui simpose à tous les intervenants
sil veut optimiser les actions ; cela passe par la capitalisation
des expériences passées et actuelles. En dautres termes, la volonté
politique est lélément principal sans lequel il ne peut y avoir
de synergie.
Les recommandations
A lendroit
de lEtat
- Créer un environnement
institutionnel favorable en créant des cadres de conception, de suivi,
dexécution et dévaluation démocratique cest-à-dire
qui responsabilise les acteurs et prend en compte leurs contributions ;
- élaborer de façon
participative, un plan directeur dintervention qui sappliquera
à tous les intervenants ;
- accroître les moyens
alloués aux dispositifs de coordination.
A lendroit
des bailleurs
- Renforcer la concertation
pour harmoniser les procédures ;
- abandon de référentiels
spécifiques au profit dindicateurs consensuels ;
- sengager
à inscrire les interventions dans le plan directeur élaboré par lEtat ;
- accroître et rationaliser
les ressources alloués aux différents cadres ;
- appuyer techniquement
et financièrement lEtat à faire une capitalisation des cadres
et processus de planification, actuels et passés.
Processus
Les processus ne se
fondent pas sur le bilan des expériences antérieures et actuelles. Diverses
raisons expliquent cette situation.
Les facteurs
explicatifs
Les facteurs liés
à laction de lEtat
- Faiblesse des dispositions
prises par les projets et programmes
Bien que pris en compte
dans les Budgets et programmes, lévaluation ne bénéficie toujours
pas de toute la rigueur nécessaire. En effet, la faiblesse des dispositions
prises et la faible objectivité des indicateurs ne permettent pas une
évaluation efficiente. En conséquence, les remèdes se trouvent souvent
peu efficaces face au mal diagnostiqué.
- Des évaluations
mal faites ou non réalisées
Certains processus
ne sont généralement pas évalués. Dès quun programme arrive à terme
ou se trouve à cours de ressources, il est abandonné au profit dun
autre qui ne tire suffisamment pas de leçon du précédent. Même quand elles
sont réalisées, il ny a quasiment pas darchives ou de mémoires.
Les facteurs liés
à laction des bailleurs
Il y en a essentiellement
un : le cloisonnement des interventions.
En effet, la tendance
à développer des référentiels spécifiques conduit les bailleurs à entreprendre
des évaluations isolées, avec des financements propres. Ainsi, les actions
de capitalisation de ces expériences isolées sont rarement évoquées. Lorsquelles
le sont, se pose la question du financement car non liées à un bailleur
spécifique.
Leçons
- La capitalisation
des expériences ne sera réalité que si les ressources nécessaires sont
mobilisées. Or les bailleurs qui détiennent ces ressources ne sont pas
trop portés vers les actions communes. Cest donc dire que lefficience
des processus dépend de la volonté de concertation des bailleurs et
de lharmonisation de leurs interventions.
- La dynamique de
concertation des bailleurs nest, en elle même, porteuse defficacité
qui accompagnée par des orientations claires définies par lEtat
et qui fondent désormais toutes les interventions.
Les recommandations
A lendroit
de lEtat
- sengager
à systématiser limplication de tous les acteurs à tous les stades
des processus de planification, à assurer leur accès aux sphères de
décisions et à tenir compte de leur spécificités ;
- privilégier le
rôle joué dans le secteur concerné, la capacité à apporter une contribution
de qualité, la représentativité et lintérêt accordé aux processus,
par les groupes dacteurs dans le choix des groupes à impliquer
aux différents cadres et processus ;
- sassurer
et ou appuyer les projets et programmes à prendre les dispositions les
plus efficaces et à élaborer les indicateurs les plus pertinents pour
le suivi évaluation;
- assurer le suivi,
lévaluation, et sassurer de leur réalisation ;
- apporter un appui
technique (facilitateurs) et financier aux organisations qui en ont
besoin pour la préparation des différents processus ;
- améliorer les conditions
de travail des représentants afin doptimiser leur contribution ;
- apporter un appui
technique et financier à lidentification, à lanalyse et
à la formation des représentants des organisations de la société civile
afin de renforcer leurs capacités.
A lendroit
des bailleurs
- Renforcer la concertation
et harmoniser les procédures ;
- faire de limplication
effective de la société civile dans les différents processus une condition
de financement ;
- apporter un appui
financier et technique aux cadres de concertation et aux activités de
capitalisation ;
- accorder une place
importante à lexpertise nationale.
A lendroit
des organisation de la société civile
- Privilégier dans
le choix des représentants aux différents processus et cadres de planification ;
- la maîtrise des
questions à examiner ;
- la capacité à travailler
en équipe ;
- la disponibilité
- la capacité à traduire
les préoccupations des groupes ;
- élaborer pour le
mandataire un cahier de charge qui garantisse un feed-back et donc une
bonne circulation de linformation.
Impacts
Faible synergie et
mauvaise opérationnalisation conduisent à un impact globalement faible.
Tout comme pour les modalités de préparation et la mise en uvre
des processus, plusieurs facteurs liés à laction de lEtat
et des bailleurs expliquent le faible impact constaté.
Les facteurs
explicatifs du faible impact
Les facteurs liés
à laction de lEtat et des bailleurs
- Le faible niveau
de mobilisation des ressources financières.
Facteur lié à laction
des bailleurs
- Limposition
par les bailleurs de modalités de mise en uvre qui ne tiennent
pas compte des réalités du terrain.
Facteur lié à laction
de lEtat
- La faible capacité
dimpulsion et de coordination des institutions publiques chargées
de la mise en uvre des processus.
Leçons
Loin dêtre exclusivement
liées au seul impacts, les leçons ici présentées sont plutôt la conséquence
de la faiblesse de synergie et de la mauvaise opérationnalisation des
processus :
- de la faiblesse
de la synergie et la mauvaise opérationnalisation des processus ;
- des doublons déperditeurs
de temps et de ressources ?
- des conflits de
compétences qui bloquent lopérationnalisation des processus,
- une désorientation
des population à la base qui font face à des sollicitation, parfois
contradictoires.
Les recommandations
A lendroit
des organisations elles mêmes
- Assurer une gestion
transparente des fonds alloués ;
- constituer une
force de pression pour amener lEtat et les bailleurs à accélérer
les concertation et lharmonisation des procédures pour rationaliser
lutilisation des ressources et avoir un impact plus important.
A lendroit
de lEtat
- élaborer un plan
directeur des interventions et amener tous les intervenants à y inscrire
leurs interventions ;
- assurer une gestion
transparente des fonds alloués aux différents processus ;
- doter les cadres,
programmes et projets de personnels aux compétences techniques éprouvées
afin de garantir une bonne exécution des processus.
A lendroit
des bailleurs
- Renforcer la concertation
entre eux pour harmoniser les procédures, éviter les doublons et les
conflits de compétence sur le terrain. ;
- instaurer un partenariat
vrai avec les populations à la base et qui prennent en compte leurs
préoccupations;
- apporter un appui
technique et financier aux équipes chargées dimpulser et de coordonner
la mise en
uvre des processus.
|
Contribution
des Organisations Paysannes
Des ateliers pour
approfondir lévaluation des cadres de planification ont permis aux
organisations paysannes ciblées de réaliser dabord des concertations
internes et ensuite de dégager une synthèse qui est une contribution à
lélaboration des lignes directrices de la stratégie nationale de
développement durable.
Ce rapport de synthèse
sarticule sur quatre points :
- modalités de préparation
des cadres de planification ;
- intégration et
synergie entre les différents cadres de planification ;
- le processus :
élaboration, mise en uvre, contrôle, suivi évaluation et coordination ;
- impacts.
A des degrés différents,
les organisations paysannes dans lensemble avouent connaître lexistence
dun certain nombre de cadres de planification. Le relevé réalisé
fait mention des plans suivants :
- le plan stratégique
de la recherche scientifique ;
- le Plan Stratégique
Opérationnel (PSO) auquel sont rattachés plusieurs plans et programmes;du
Ministère de lAgriculture (plan OPA, PAMA, ...) ;
- le Plan dAction
pour lElevage ;
- le Plan dAction
pour la Sécurité Alimentaire ;
- le Cadre Stratégique
de lutte contre la Pauvreté ;
- le plan daction
pour la promotion de la femme ;
- le plan dAction
National pour lenvironnement ;
- le Programme dAction
National de lutte contre la désertification ;
- la stratégie nationale
et le programme daction en matière de diversité biologique ;
- la politique nationale
de population ;
- Les cadres mis
en place par les projets FEER, PDRI et PNGT.
Les plans qui répondent
aux préoccupations et aux attentes des organisations paysannes sont les
suivants :
- le Plan stratégique
de Recherche Scientifique : cest une recherche appliquée,
qui part des contrainte des populations en matière de production.
- Le Plan Stratégique
Opérationnel (PSO) dont découle le PNDSA, le PA/OPA qui sont des
plans daction pour lémergence et le renforcement des organisations
paysannes professionnelles visant la modernisation de lagriculture.
- Le Plan dAction
pour la Sécurité Alimentaire : de ce plan découlent plusieurs
projets dont le PSSA qui a pour objectif daméliorer les conditions
de production des paysans et dassurer la disponibilité en vivres.
Avec ce plan, lintensification agricole est envisagée ainsi que
la transformation des productions agricoles et délevage.
- Le Plan dAction
Nationale pour lEnvironnement interpelle les différents acteurs
à une gestion rationnelle des ressources naturelles, pour prendre en
compte la nécessité de la régénération des sols et la planification
de la gestion des terroirs.
- Le Programme
dAction Nationale de Lutte contre la Désertification :
ce programme insiste sur la nécessité de prendre soin du capital de
production (eau, sol, végétation). Il favorise limplication des
acteurs dans la lutte contre la désertification par de nouvelles techniques
de récupération et de gestion des ressources naturelles.
- Le plan daction
pour lélevage. Il engage une nouvelle stratégie visant lintensification
et lamélioration de lélevage.
- Le plan daction
pour la promotion de la femme, conduira à lémancipation de
la femme afin quelle joue pleinement son rôle dans le développement
économique et social du pays.
De façon générale,
ces plans, de par leur dépendance aux projets, ou de par la forte influence
des autorités locales, ne permettent pas aux paysans de sexprimer
librement et de faire des choix autonomes.
Les Modalites de
Preparation des Cadres de Planification
Les organisations
paysannes partagent les constats établis selon lesquels :
- les responsables
de ladministration centrale (plus précisément un nombre limité
dentre eux) ont joué un rôle prépondérant dans les processus de
planification ;
- tous les acteurs
concernés nont pas été impliqués dans les processus ;
- la qualité de limplication
des acteurs dans le processus a été globalement faible.
Les facteurs
explicatifs
Du côté de lEtat
Le rôle prépondérant
de l'administration dans le processus de planification a été favorisée
par :
- les contraintes
liées au calendrier de déroulement des processus : l'élaboration
du calendrier n'a pas fait l'objet d'un consensus de tous les acteurs ;
- les options méthodologiques
retenues pour la conduite des processus ; processus limités au
niveau des premiers responsables par :
- une approche
technocratique qui limite fortement limplication les organisations
paysannes ;
- la rétention
de linformation au niveau de ladministration centrale ;
- une approche
pédagogique non adaptée à leur participation efficace aux réflexions ;
- labsence
de dispositif de mise à niveau de linformation.
Du côté des organisations
paysannes
Les raisons qui expliquent
la faiblesse de limplication des organisations paysannes dans les
processus de planification ont trait :
- à labsence
de mécanismes appropriés destinés à garantir une préparation préalable
satisfaisante des différentes rencontres (forums, comités de pilotage,
réunions de travail) ;
- la faible capacité
des mandataires désignés à apporter une contribution de qualité ;
- labsence
de cahier de charge pour les mandataires ;
- le faible intérêt
accordé au suivi des processus ;
- la faiblesse des
ressources financières mobilisées pour appuyer les processus ;
- la faible capacité
stratégique des leaders paysans (difficulté danalyse des différentes
orientations politiques et de négociation avec les bailleurs de fonds) ;
- lanalphabétisme.
Du côté des bailleurs
de fonds
Les facteurs ci-après
sont soulignés :
- la pression exercée
par le calendrier et le rythme de progression de la concertation ;
- limposition
de visions exogènes de développement qui mettent à lécart les
dynamiques existantes ;
- l insuffisance
de concertation entre bailleurs de fonds ;
- la faiblesse de
la communication directe des bailleurs avec les organisations paysannes ;
- le choix discriminatoire
des organisations paysannes par les bailleurs de fonds pour accorder
leurs appuis.
Les enseignements
tirés
De façon particulière,
trois enseignements sont tirés par les organisations paysannes :
- une implication
très faible ;
- une participation
figurative dans la plupart des cas ;
- des points de vue
peu pris en compte.
En effet, en terme
dimplications des organisations paysannes dans le processus de planification,
deux dispositions sont généralement prises à savoir :
- linvitation
régulière des organisations paysannes aux séances de validation
- la fourniture des
documents relatifs aux processus dans des délais très contraignants.
Cela est largement
insuffisant car :
- les organisations
paysannes ne sont pas là aux étapes essentielles délaboration
des TDR et de
programmation ;
- les séances de
validation ne sont pas les cadres propices de réflexions profondes ;
- les documents fournis
aux organisations paysannes ne peuvent être exploités par ces dernières
soit pour des raisons de langue soit parce quils sont envoyés
tardivement.
En outre, limplication
est trop passive pour être efficace. Une prise de responsabilité par les
organisations paysannes est un impératif. Ce qui nécessite dabord
un renforcement de leurs capacités et du dialogue entre elles. Elles doivent
également sentourer de personnes ressources de leur choix.
Les organisations
paysannes ne doivent pas toujours rester à la traîne en se positionnant
par rapport aux propositions des autres acteurs. Elles doivent pouvoir
formuler des propositions par elles-mêmes, anticiper.
En définitive, les
organisations paysannes ne veulent pas attendre pour être impliquées.
Elles souhaitent passer à une phase active cest-à-dire une prise
de responsabilité dans le processus à leur niveau.
Les recommandations
A lendroit
de lEtat
- Pour susciter
une motivation réelle des organisations paysannes à simpliquer
dans les processus :
- veiller à leur
responsabilisation réelle dans les processus ;
- mettre en place
des mécanismes susceptibles de garantir la mise en uvre réussie
des processus ;
- affirmer la
volonté nationale dappuyer les processus ;
- définir un
cadre législatif et réglementaire qui favorise lévolution
et le renforcement des organisations paysannes, notamment les OPF ;
- instaurer
un processus de dialogue direct avec les structures de représentation
des organisations paysannes ;
- veiller au
contrôle et lévaluation plus efficaces de la gestion des processus ;
- intégrer de
façon effective les points de vue des producteurs.
- Pour favoriser
au niveau des organisations paysannes une préparation satisfaisante
de leur
participation aux processus de planification :
- impliquer
les organisations paysannes dès lélaboration des termes
de référence jusquà la mise en uvre du processus ;
- informer et
définir clairement les missions ;
- mettre les
moyens en place : améliorer les conditions de travail (matériellement
et financièrement) ;
- observer la
transparence et la sécurité dans la gestion des processus.
- Pour choisir les
groupes dacteurs à impliquer dans les processus de planification,
il est important
de considérer les critères ci-après :
- le rôle joué
par les groupes dacteurs dans le secteur ou le domaine concerné
par le processus de planification : ceci confère une capacité
à contribuer ;
- lintérêt
que les groupes dacteurs accordent aux processus et leur volonté
de sapproprier ces processus ;
- la représentativité
des groupes dacteurs.
- Pour garantir un
choix judicieux des représentants des institutions et des groupes dacteurs,
il
est nécessaire de tenir compte des critères suivants :
- la maîtrise
des questions à examiner
- la capacité
des représentants à traduire les préoccupations des groupes dacteurs
- la disponibilité
des représentants
- la capacité
à travailler en équipe et à restituer
- les responsabilités
exercées à la tête des institutions, des organisations de la société
civile ou des entreprises.
A lendroit
des organisations paysannes
- Mesures à prendre
pour améliorer la qualité de limplication dans la concertation
- améliorer les
modalités de mise en place et de fonctionnement des structures de
concertation ;
- élaborer un
cahier de charge précis ;
- mandater des
membres, chacun pour un dossier précis à suivre ;
- procéder à
une préparation préalable des différentes rencontres et assurer
une bonne préparation interne (nécessité dun envoie des documents
de concertation à temps pour permettre des échanges avec la base) ;
- faire circuler
linformation ;
- renforcer les
capacités danalyse des représentants des organisations paysannes.
- mise en place
dun dispositif de suivi des processus.
- Dispositions
à prendre pour amener les représentants à remplir correctement leur
mission :
- désignation
des représentants par un acte formel ;
- définition dun
cahier de charge pour les représentants ;
- amélioration
des conditions de travail des représentants ;
- mise à disposition
dexperts pour les appuyer dans le cadre de la préparation des
différentes rencontres de concertation et de pilotage.
A lendroit
des bailleurs de fonds
Il est important que
les bailleurs de fonds renforcent les cadres de concertations. Pour ce
faire, il est nécessaire :
- dadopter
le rythme sur la base de lagenda propre aux acteurs nationaux
- de soutenir efficacement
les processus (appui financier et technique)
- dintensifier
la concertation entre bailleur de fonds.
Integration et
Synergies entre differents Cadres de Planification
Le constat fait sur
la faiblesse des liens et des synergies entre les différents cadres de
planification est largement partagé par les organisations paysannes. Les
responsabilités de cette situation se situe essentiellement au niveau
de lEtat et des bailleurs de fonds.
Les facteurs
explicatifs
Du côté de lEtat
La faiblesse des liens
et des synergies entre les différents cadres de planification est tributaire :
- de la faiblesse
de la représentation des institutions étatiques et des organisations
de la société civile ;
- labsence
dune autorité suffisante pour permettre aux comités de pilotage
dassurer le suivi des processus et de veiller à la prise en compte
réelle des orientations et des stratégies définies ;
- la faiblesse des
capacités des organes techniques qui appuient les comités de pilotage ;
- la faiblesse de
communication entre les institutions ;
- la faiblesse de
la coordination des politiques de développement découlant également
de labsence de concertation entre les comités de pilotages ;
- des difficultés
daffirmation du leadership national.
Du côté des bailleurs
de fonds
Les causes de la faiblesse
des liens et des synergies entre les différents cadres de planification
sont liées :
- aux cloisonnements
découlant des procédures imposées par les bailleurs de fonds (critères
dévaluation, systèmes de comptabilité, calendrier, etc.);
- aux interventions
basées sur leur propre agenda, leurs objectifs propres ;
- aux interventions
sans concertation ;
- aux non respect
dengagements pris : suspension unilatérale des financements
des programmes en cours dexécution.
Les leçons
Les leçons qui en
découlent sont relatives à :
- la fragilisation
des organisations paysannes ;
- lincohérence
de tout le processus ;
- labsence
dautorité pour superviser ;
- la confusion dans
les programmes de développement des organisations paysannes.
Recommandations
A lendroit
de lEtat
Pour améliorer lintégration
et la synergie des différents cadres de planification, il est important :
- dinstaurer
un cadre de concertation pour la définition dun cadre national
de référence aux différentes actions de développement, affirmant ainsi
un leadership national.
- daméliorer
la coordination des politiques sectorielles par linstitution dune
autorité appropriée à même dorienter les différentes interventions.
- dimpliquer
davantage les organisations paysannes ;
Processus
Concernant le processus
de planification, deux constats majeurs dégagés sont partagés par les
organisations paysannes. Il sagit :
- du fait que les
processus ne se fondent pas toujours sur un bilan des actions antérieures
et actuelles ;
- et que lopérationnalisation
des plans est le plus souvent mal faite.
La responsabilité
de cette situation incombe à lEtat et aux bailleurs de fonds.
Les facteurs
explicatifs
Du côté de lEtat
Cette situation est
liée à :
- labsence
ou la faiblesse des dispositions prises par les programmes et les projets
pour le suivi et lévaluation ;
- la nature des
équipes techniques (critères de choix, niveau de rémunération, modalités
de sanctions)
- · la faible autonomie
des dispositifs techniques de suivi et dévaluation ainsi que leur
objectivité limitée.
Du côté des bailleurs
de fonds
- Le cloisonnement
des expériences et la prédilection des bailleurs de fonds à développer
des référentiels spécifiques sont à la base des failles constatées dans
le processus de planification ;
- les contraintes
liées à lagenda des processus de planification ;
- en général, les
modalités de mise en uvre des processus sont déterminées principalement
par les bailleurs de fonds.
5.3.2 Les leçons
La gestion des
processus échappe aux contrôles des organisations paysannes au moins pour
trois raisons :
- elles nont
pas participé au recrutement ou au choix de ceux qui sont chargés de
la gestion de ces processus ;
- elles nont
pas de mandat ;
- elles nont
pas toutes les informations nécessaires au moment opportun si elles
veulent développer librement un contrôle (nayant pas été présentés
aux étapes essentielles la formulation, délaboration et de négociation).
Les processus de planification,
perçus comme des exercices de réflexion, des cadres déchange et
dinformation peuvent renforcer les organisations paysannes en favorisant
leur apprentissage et le développement de synergies et dalliances
entre les acteurs. Pour aboutir à ces résultats, il est nécessaire :
- de donner des responsabilité
(mandats) et des moyens aux organisations paysannes pour la gestion
des processus ;
- de soutenir la
diffusion large des résultats des processus au sein des organisations
paysannes.
Recommandations
Pour garantir limplication
des organisations paysannes dans lélaboration, la mise en uvre
et le suivi des processus, des actions suivantes sont dune grande
importance :
- donner mandat aux
organisations paysannes dans le cadre des processus ;
- laisser les organisations
paysannes elles-mêmes choisir leurs représentants aux processus
- donner des moyens
et assez de temps aux organisations paysannes pour exécuter leurs mandats
et pouvoir se concerter à chaque étapes du processus
- renforcer le partenariat
et le dialogue avec les autres acteurs.
Pour assurer une plus
grande efficacité des mécanismes de coordination, des actions suivantes
sont nécessaires :
- préciser les fonctions
de ces mécanismes et leur modalité de fonctionnement ;
- définir les attributions
des différents organes ;
- former les leaders
paysans pour accroître leur capacité danalyse;
- aider à développer
le jeu démocratique.
Le renforcement du
partenariat entre les organisations paysannes et les autres acteurs passera
entre autres par :
- une connaissance
mutuelle à travers le dialogue ;
- la pertinence
de lanalyse et des propositions des organisations paysannes ;
- le renforcement
de la légitimité des organisations paysannes la définition dune
vision partagée des organisations paysannes ;
- une bonne circulation
de linformation ;
- le respect mutuel
des identités spécifiques.
Impacts
Le constat sur limpact
globalement faible des processus de planification est largement partagé
par les organisations paysannes.
Cette situation est
due à plusieurs facteurs.
Facteurs explicatifs
Au niveau de lEtat
et des bailleurs
Les facteurs ci-après
sont soulignés :
- le rôle prépondérant
joué par des institutions publiques ayant de faibles capacités dimpulsion
et de coordination;
- le faible niveau
des ressources financières mobilisées (budget de lEtat et système
de coopération) ;
- la non prise en
compte des préoccupations des organisations paysannes en matière dappui
institutionnel : investissement, fonctionnement, formation.
Leçons
Labsence dun
cadre référentiel constitué dun corps dindicateurs acceptés
par tous ne favorise pas une évaluation crédible des impacts.
Recommandations
- Veiller à une meilleure
implication des organisations paysannes pour le suivi évaluation, se
mettre daccord sur un cadre de référence unique en terme dindicateurs
de mesure de résultats et dimpacts ;
Concernant les dispositifs
de financement ; deux actions sont nécessaire à savoir :
- la transparence
dans la gestion ;
- lélaboration
de programmes viables ;
- lallégement
les procédures de financement des organisations paysannes.
|
Contribution
des Syndicats et Mouvements de Defense des Droits Humains et Des Consommateurs
Quatre organisations
ont été ciblées pour la conduite du dialogue sur les lignes de la Stratégie
nationale de développement durable. Il sagit :
- du MBDHP :
Mouvement Burkinabé des droits de lHomme et des Peuples ;
- CNTB : Confédération
Nationale des Travailleurs du Burkina ;
- CGTB : Confédération
Générale des Travailleurs du Burkina ;
- LCB : Ligne
des Consommateurs du Burkina.
Pour des raisons de
disponibilité des membres du comité, la contribution de la LCB manque
dans ce rapport.
Compte tenu des multiples
sollicitations au mois dOctobre 2000, le comité exécutif de la CGTB
na pas pu se réunir pour échanger sur les cadres de planification.
Néanmoins, un entretien mené avec les membres du comité a permis de recueillir
des points de vue ramassés sur la question.
Quatre points constituent
le rapport :
- les modalités de
préparation des cadres de planification ;
- lintégration
et la synergie entre les différents cadres de planification ;
- le processus :
élaboration, mise en uvre, contrôle, suivi évaluation et coordination ;
- les impacts ;
Les membres des organisations
rencontrées connaissent les plans qui sont cités dans le document, tous
en précisant quils nont pas eu souvent loccasion dêtre
associés à leur préparation et leur exécution.
Quelques plans et
loi sont ciblés. Il sagit :
- du document cadre
politique économique (DCPE) ;
- le document cadre
stratégie lutte contre la pauvreté ;
- le plan décennal
de développement de léducation de base (2000/2009) ;
- le document de
politique sanitaire nationale ;
- textes dorientation
de la décentralisation (TOD).
La plupart des plans
et programmes cités les intéressent car ils abordent des questions touchant
à leur domaine daction : lutte contre la pauvreté, plan daction
pour la survie, le plan daction national pour lenvironnement,
la protection et le développement de lenfant, etc.
Les textes dorientation
sur la décentralisation (TOD) par exemple les intéressent en ce quils
devraient en principe contribuer à développer la conscience citoyenne.
Malheureusement, ils nont pas été associés à leur écriture et de
plus lEtat a refusé daccepter les candidatures indépendantes
alors quelles sont les plus indiquées dans ce contexte.
Le plan décennal de
développement de léducation de base (2000/2009) est très important
parce quil vise à enrayer analphabétisme et à permettre un accès
aux SSP (Soins de Santé Primaire) à toute la population.
Modalites de Preparation
des Cadres de Planification
Les résultats du dialogue
entre acteurs sur les processus de planification reflètent trois constats
majeurs :
- dabord,
il sagit dun rôle prépondérant joué par les responsables
de ladministration centrale dans le processus de planification ;
- ensuite, labsence
dimplication de tous les acteurs concernés (dans le processus
de planification) ;
- enfin, la faiblesse
de la qualité de limplication des acteurs (dans le processus de
planification).
Plusieurs facteurs
sont à la base de cette situation :
Les facteurs explicatifs
Un quasi monopole
de lEtat dans lélaboration des plans
La très grande centralisation
du pouvoir de lEtat limite fortement limplication de tous
les acteurs concernés même si parfois on a mis sur pied des commissions
de planification sensées réunir tous les acteurs.
La raison en est simple :
la nature du pouvoir dEtat, dont ladministration est un élément
essentiel. Le monopole de ladministration dans lélaboration
des plans, comme dans beaucoup dautres domaines, est un choix politique.
Une des conséquences est la non prise en compte des besoins essentiels
et aspirations réelles des gouvernés par les gouvernants qui les tiennent
éloignés de la gestion de la chose publique ou ils font appel à eux en
tant que faire valoir.
Même au temps des
CDR (Comité de Défense de la Révolution), où le peuple était sensé participer
à la gestion du pouvoir, la tendance était à lexclusion des organisations
de la société civile. On peut citer les attaques dirigées contre les syndicats
de travailleurs et les organisations de jeunesse.
Aussi, on peut imaginer
que pour diverses raisons (politiques, économiques), lEtat préfère
écarter souvent les acteurs concernés. Dans la réforme en cours à lUniversité
de Ouagadougou, les acteurs de la société civile sont totalement écartés
en raison de la différence de leurs points de vue davec ceux du
pouvoir en place qui semble oublier quil doit construire quelque
chose de durable. Même les parents détudiants ne sont sollicités
que pour marcher contre les syndicats et les étudiants, pour avaliser
les positions du gouvernement et non pas pour rechercher des solutions
durables à des problèmes structurels.
Une faiblesse notoire
de la qualité de limplication des acteurs de la société civile
Les organisations
de la société civile ne manquent pas dintérêt pour les stratégies
de développement. Elles sont si souvent tenues à lécart, quelles
nont pas lesprit citoyen. Elles ne savent pas que cest
leur droit de faire entendre ce quelles veulent.
Les acteurs regrettent
le fait quil ny ait pas des dispositions définies ou prévues
pour assurer leur implication effective dans lélaboration, la mise
en uvre et le suivi des processus.
Les enseignements
tirés des expériences du passé
Le gouvernement fait
appel aux acteurs de la société en tant que faire valoir ,
cest-à-dire pour faire accepter son projet, soit par les bailleurs
de fonds, soit même par le peuple (exemple des assises sur le PAS).
Parfois, les résultats
sont ficelés à lavance et nous sommes invités pour les cautionner
(les avaliser).
On est
souvent été convoqué la veille, sans document préparatoire, sans ordre
du jour précis, et des organisations qui ne voient pas lenjeu se
présentent juste pour le principe .
Conscient des enjeux
de telles rencontres, le MBDHP invite ses membres à les préparer sérieusement
pour ne pas avaliser des décisions qui serviront par la suite à nous opprimer
ou qui savéreront contraires aux intérêts des populations.
Lexpérience
du MBDHP est très édifiante. Il est nécessaire de se donner les moyens
et les astuces de participer et dêtre impliqué. Voyons ce cas illustratif.
Notre expérience montre
que notre implication est le résultat de pression, de combat, dimposition
de rapport de force, de dénonciation des tentatives de monopolisation
du traitement des questions touchant aux intérêts (positivement ou négativement)
des citoyens par lEtat. LEtat doit tenir compte des
points de vue contraires aux siens et ne pas réprimer ceux qui les émettent.
Exemples : PAS, RGAP.
Lexpérience
du MBDHP ne se limite pas à la participation aux structures de planification
ou à lélaboration de documents de plans mais sétend à des
rencontres avec les pouvoirs publics sur des questions dintérêt
national telles lécriture de la Constitution, du Code électoral
etc. qui participent à la recherche dun développement durable. Dans
le même ordre didée, nous avons contribué à faire ratifier les conventions
internationales par le Burkina Faso :
Conférence internationale
sur la Cour pénale internationale contre limpunité dans le cadre
de la coalition mondiale des ONG, Mines antipersonnelles, Pactes de 66
(droits économiques et culturelles), Conventions sur les droits de lenfant
etc. qui, a nos yeux, garantissent la durabilité du développement.
A sa création, notre
mouvement na pas souvent été invité aux activités organisées par
le pouvoir dEtat. Nous avons forcé , compte
tenu de nos objectifs (défense des droits humains) pour participer aux
instances et rencontres où se prennent des décisions concernant les droits
humains, pour donner notre point de vue et faire prendre en compte les
intérêts du peuple.
Ces dernières années,
nous sommes reconnus de fait par les acteurs nationaux autres que lEtat,
mais aussi par certaines institutions gouvernementales.
Cet exercice ne sera
t-il pas un de plus ?Quels moyens avons-nous de vérifier que le gouvernement
tiendra compte de nos avis ? Na-t-on pas besoin de nous une
fois de plus pour collecter des sous auprès des
bailleurs ? On est en droit de se poser cette question parce que
lEtat avance constamment les aspirations du peuple comme arguments
dans ses démarches, mais, après, rien ne permet de mesurer les progrès
réalisés, aucun moyen de contrôle nest offert au peuple. Ainsi,
qua t-on fait des autres diagnostics : ceux faits lors des
assises sur la Bonne Gouvernance, sur les Etats généraux de lEducation,
sur la Santé, sur la Justice et autres ?
Cet exercice pour
être crédible doit aboutir à lélaboration dun
code de conduite à légard des organisations de la société civile
en ce qui concerne leur participation aux grandes décisions relatives
à la vie nationale.
Recommandations
A lendroit
de lEtat
Compte tenu de limportance
que prennent les acteurs concernés dans les processus de planification,
leur choix constitue un enjeu de taille.
Trois critères
sont privilégiés dans le choix des groupes dacteurs à impliquer
dans les processus de planification :
- la capacité des
groupes dacteurs à apporter une contribution significative dans
lélaboration et la mise en uvre des cadres de planification ;
- la représentativité
des groupes dacteurs ;
- lintérêt
que les groupes dacteurs accordent aux processus et leur volonté
de sapproprier les processus.
Mais dans le principe,
il ne faut pas exclure une sensibilité sous aucun prétexte. On peut quand
même considérer quil y a des domaines dintérêts plus poussés
et dans ce cas, il faut cibler.
Exemple : "au
MBDHP, nous verrons mal quà des concertations sur les droits humains,
on nous exclut sous le prétexte que nous nallons pas avaliser des
positions gouvernementales".
Pour garantir un
choix judicieux des représentants des institutions et des groupes dacteurs,
cinq critères retiennent lattention :
- la disponibilité
des représentants ;
- la maîtrise des
questions à examiner ;
- la responsabilité
exercée dans les organes de direction du groupe ;
- la disponibilité
à réaliser le travail demandé ;
- le suivi des dossiers
autant que possible par les mêmes personnes.
Si le choix des représentants
est nécessaire pour garantir la disponibilité des acteurs, il est aussi
utile de susciter une motivation réelle de toutes les parties prenantes
(services techniques, étatiques et acteurs non gouvernementaux) pour simpliquer
dans le processus et y contribuer efficacement. Pour cela, des mesures
ci-après sont nécessaires :
- la responsabilisation
réelle des différentes parties prenantes ;
- la mise en place
des mécanisme susceptibles de garantir la mise en uvre réussie
des processus ;
- favoriser une préparation
satisfaisante au niveau des institutions et des groupes dacteurs ;
- éviter limprovisation
de certaines initiatives ;
- mettre à la disposition
des participants et à temps, la documentation nécessaire.
A lendroit
des acteurs de la société civile
Lobjectif principal
des représentants est de remplir correctement leur mission. A cet effet,
des dispositions essentielles à prendre ont trait :
- à la désignation
des représentants par un acte formel ;
- à lamélioration
de leurs conditions de travail ;
- à la définition
de leur cahier de charge ;
- au respect de leurs
points de vue ;
- à la prise en compte
effective et lapplication des décisions prises ;
- à la prise en compte
des mentions de réserve de la part des acteurs de la société civile.
Les rôles et responsabilités
des différents acteurs dans lapplication des dispositions visant
à garantir une réelle implication de toutes les parties prenantes dans
les processus
Pour le gouvernement
- la mise en place
dune structure spécialisée ;
- lélaboration
dun document cadre (de gestion, de concertation, une sorte de
cahier de charge) ;
- létablissement
de critères de choix bien définis pour la désignation des acteurs et
création de bonnes conditions de travail.
Pour les bailleurs
- la mise à disposition
dans les délais raisonnables des financements ;
- le suivi régulier
de lexécution des processus ;
- lassurance
de la participation effective de tous les acteurs.
· Les partenaires :
bénéficiaires + société civile
- La participation
effective et la prise de leurs responsabilités ;
- une interaction
entre les bénéficiaires et la société civile pour des échanges dexpériences
afin daméliorer leur participation à la mise en uvre des
processus sur le terrain.
Intregation et
Synergie entre les Politiques Sectorielles
Le constat fait sur
la faiblesse des liens et des synergies entre les différents cadres de
planification est partagé par les acteurs de la société civile. Quelques
faits expliquent cette situation.
Les facteurs
explicatifs
Du côté de lEtat
on note :
- une absence dune
vision globale ;
- la faiblesse de
la communication entre les institutions ;
- labsence
dune autorité suffisante, pour permettre aux comité de pilotage
dassurer le suivi des processus et de veiller à la prise en compte
réelle des orientations et des stratégies définies.
En tout état de cause,
il manque la communication entre les plans sectoriels. Chaque secteur
élabore sa stratégie sans tenir compte de celle des autres comme si on
nétait pas un même pays. Il y a comme un certain cloisonnement.
Avec limposition
des bailleurs de fonds, on parle avec insistance ces dernières
années (PAS oblige!) de stratégie globale de vision prospective (Burkina
2005, Agenda 21 etc.)
Aussi, labsence
de synergie peut sexpliquer par le fait que pour lEtat ou
les hommes politiques les plus puissants, tout ce qui est offert par les
partenaires techniques et financiers pour expérimenter une politique ou
stratégie de développement est bon à prendre.
Le Burkina est pratiquement
un laboratoire dans ce sens. Notre pays nest-il pas le bon élève
souvent cité tout en étant classe 172 ème pays sur 174 au regard
de lindice de développement. Naturellement il y a paradoxe quelque
part.
Du côté des bailleurs
de fonds
Les bailleurs de fonds
ont une part de responsabilité dans la faible cohérence des politiques
et programmes en cours dexécution et cela est favorisé essentiellement
par :
- le pilotage en
vase clos des processus et programmes
- la faiblesse de
la coordination des politiques de développement et de laffirmation
du leaderships national.
Cest
pourquoi nous ne partageons pas la tendance des bailleurs de fonds à favoriser
un cloisonnement des processus de planification .
Les leçons
Chaque bailleur veut
planter son drapeau sur sa réalisation parce quen retour, il a des
intérêts à faire valoir. Ce qui guide les Etats dans leurs rapports avec
les autres, ce sont leurs intérêts, cela est parfaitement connu.
Cela rend difficile
lengagement dactions cohérentes au plan national. Mais nous
ajoutons que cela est favorisé par labsence dune vision, dune
volonté politique ferme des gouvernants.
Ces dernières années,
on a assisté dans certains secteurs à un effort de concertation (création
dun Cadre de Concertation des partenaires intervenant dans léducation
par exemple, collectifs de partenaires dans le cadre de la décentralisation).
Les implications qui
découlent de la faiblesse des synergies entre les différents cadres de
planification sont :
- le non aboutissement
de plans parce que mal élaborés et incomplets ;
- le désintéressement
des bénéficiaires ;
- la non prise en
compte du besoin réel des bénéficiaires ;
- lincohérence
des programmes : les contradictions et le gaspillage de ressources
(temps, hommes, moyens financiers).
Recommandations
Pour améliorer la
synergie des différents processus :
La meilleure façon
serait davoir une stratégie bien pensée, une vision à long terme,
un plan général dans lequel chaque partenaire pourrait intervenir. Naturellement
si on sen remet aux bailleurs pour concevoir cette stratégie, il
ne faut pas sétonner des résultats. Les PAS sont là pour le confirmer.
[ Il faut parler de
partenaires techniques et financiers car généralement les bailleurs de
fonds baillent (placent) leurs fonds et cela se fait conformément à des
règles].
Processus
Les acteurs de la
société civile sont daccord avec le constat selon lequel les processus
ne se fondent pas toujours sur un bilan des actions antérieures et actuelles
et que lopérationnalisation des plans est souvent mal fait. LEtat
et les bailleurs partagent la responsabilité de cette situation.
Facteurs explicatifs
Du côté de lEtat
on note :
- labsence
ou la faiblesse des dispositions prises par les programmes et les projets
pour évaluer les impacts de leurs activités.
- Linexistence
ou la faible pertinence des indicateurs de suivi ;
- la faible autonomie
des dispositifs de suivi et dévaluation ainsi que leur objectivité
limitée.
- la nature des équipes
techniques (critères de choix, niveau de rémunération, modalité de sanctions
non suffisamment définis).
Du côté des bailleurs
de fonds
Il est souligné :
- Le cloisonnement
des expériences et leur prédilection à développer des référentiels spécifiques.
Leçons tirées
En tant quassociations
de la société civile, nous navons pas connaissance de dispositions
particulières prises pour assurer notre participation à lélaboration
des plans. Nous pensons notamment à des textes qui garantissent notre
participation et la prise en compte de nos points de vue.
Les choses se passent
au coup par coup.
Recommandations
Pour améliorer la
qualité de notre participation, il faut dabord la garantir par des
textes. Ensuite, il faut garantir la prise en compte de nos points de
vue.
Quelques mesures simples
constitueraient un minimum permettant daméliorer la qualité de la
participation des acteurs de la société civile :
- la mise à disponibilité
et à temps dinformations claires ;
- la transparence ;
- que cesse lostracisme
vis-à-vis des associations qui pensent différemment que lEtat
- que nous ne soyons
pas invités seulement quand les bailleurs de fonds lexigent avant
de donner des ressources à lEtat ;
- faciliter laccès
des ONG aux médias publics pour discuter des enjeux des processus.
Impacts
Concernant limpact
des programmes, qui incriminer (bailleurs de fonds, manque de moyens,
faible capacité de coordination de lEtat) ?
Nous navons
pas été associés aux évaluations des plans.
Nous ne savons pas
à qui la faute. Nous
constatons seulement que la pauvreté sinstalle de plus en plus dans
la majorité de la population alors quune minorité devient de plus
en plus riche.
Nous pouvons affirmer
que :
- sil ny
a pas une vision globale et cohérente du développement du pays, lon
ne peut sattendre à de bons résultats ;
- sil ny
a pas de suivi rigoureux, lon ne peut sattendre à de bons
résultats ;
- si le peuple nest
pas associé à lexécution de ces plans, lon ne peut sattendre
à de bons résultats.
Cest pour ces
raisons que nous demandons des comptes à lEtat car on constate que
les résultats obtenus jusquici sont dans lensemble fort modestes .
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Contribution
des Dep des Departements Ministeriels
Des débats préliminaires
sur la connaissance des différents cadres de planification existants au
Burkina Faso, il ressort que les DEP ont une parfaite connaissance des
différents processus de planification en ce sens que leffort méthodologique
majeur dans leur préparation et leur mise en uvre a été consenti
par elles. Cependant, ce niveau de connaissance devient faible au sein
des différentes directions techniques à lintérieur des départements
ministériels qui sont peu ou pas informées du tout des différents processus
de planification. En outre, il importe de relever que cette connaissance
seffrite au fur et à mesure que lon se rapproche des services
déconcentrés ou décentralisés de ladministration. Cest dire
quil y a plusieurs vitesses dans la connaissance des cadres de planification
existants car ceci reste perceptible tant au niveau de ladministration
centrale à lintérieur dun même département ministériel que
du côté de ladministration dans les régions du pays.
Les Modalites
de Preparation des Cadres de Planification
Il est indéniable
de constater de nos jours que lÉtat a globalement été lacteur
dominant dans la préparation des différents cadres de planification ayant
existé ou en cours dans le pays. Comme souligné précédemment, ce rôle
prépondérant joué par lÉtat est à imputer surtout au niveau de lentité
centrale qui a constitué une force majeure dimpulsion des processus
avec lassociation par la suite des entités régionale et provinciale.
Les facteurs
explicatifs
Plusieurs facteurs
expliquent le constat fait sur le rôle dominant de lÉtat dans la
préparation des cadres de planification. Les facteurs explicatifs concernent
lÉtat et les autres acteurs que sont la société civile et les bailleurs
de fonds.
Les facteurs explicatifs
liés à laction de lÉtat
- Le contexte politique
national et lenvironnement international
Dès son indépendance,
le Burkina Faso a opté pour une gestion planifiée de son économie avec
lappui de partenaires extérieurs. Les différents processus de planification
mis en place procédaient des orientations générales définies par le Gouvernement
central et qui sont ensuite matérialisées par le biais dun service
national de planification en programmes dinvestissements sur le
terrain.
Cette approche de
type top down qui a caractérisé laprès-indépendance a peu évolué
jusquaux années 1980 où un certain nombre dacteurs émergents
tels que la société civile ont connu des tentatives quant à leur association
à la préparation des différents cadres de planification. Cependant, il
demeure que les questions de planification étaient le plus souvent considérées
comme des préoccupations de souveraineté nationale et qui accordaient
de ce fait un rôle essentiel à lÉtat.
Il importe de relever
également que le contexte international a également influé sur le cours
des événements dans le pays en ce sens que lÉtat providence a longtemps
constitué le leitmotiv des politiques internationales qui faisait des
Gouvernements en place les principaux interlocuteurs valables.
- Le contenu technique
des cadres de planification
La plupart des cadres
de planification ont un contenu technique et seuls le personnel de lÉtat
se lappropriait en premier lieu avant dinitier des concertations
avec les autres acteurs. Cette situation qui a longtemps prévalu, il faut
le dire nest pas soutenable de nos jours dans la mesure où il existe
une expertise confirmée et compétente au niveau de la société civile mais
qui du reste, est malheureusement peu valorisée.
- La non définition
consensuelle des critères de participation
Dans la majeure partie
des cas, les critères de participation à la préparation des cadres de
planification ont relevé du pouvoir discrétionnaire de lÉtat et
ont été rarement retenus de façon consensuelle avec les autres acteurs.
- La faiblesse de
la communication avec les autres acteurs
Dans la préparation
des différents cadres de planification, il na pas existé une communication
fluide et réelle entre lÉtat et les autres acteurs qui ont connu
dailleurs une implication tardive, les obligeant ainsi à prendre
les processus en cours. Un grand nombre de processus se sont révélés comme
des exercices réalisés à huit clos entre les acteurs de lÉtat avec
un rôle confiné de la société civile qui ne voyait pas ses points de vue
pris en compte. Cest le cas de la réforme globale de ladministration
publique engagée par le Gouvernement qui, bien quayant fait une
ouverture en direction de la société civile, a par la suite extirpé les
propositions faites par elles.
Les facteurs explicatifs
liés à laction de la société civile
A linstar de
lÉtat, un certain nombre de facteurs expliquent le rôle prépondérant
joué par lÉtat et/ou la faible implication de la société civile
dans la préparation des différents de planification.
- La faible capacité
technique et organisationnelle
Dans leur grand ensemble,
les organisations de la société civile disposent dune faible capacité
technique et organisationnelle qui limite de façon certaine la formulation
de leur vision lors de la préparation des différents processus de planification.
En effet, ces organisations ont souvent disposé dun noyau éclairé
mais qui na pas su bâtir une véritable stratégie à la base. Ainsi,
les points de vue exprimés ne procèdent pas régulièrement dune concertation
préalable à la base, de même que le feed back aux autres adhérents pour
leur permettre de simprégner des processus nest pas suffisamment
entrepris.
- La passivité des
organisations de la société civile
Linterpellation
des différentes organisations de la société civile pour la préparation
des cadres de planification a rencontré peu ou pas de résistance et donc
pas de conditions posées à leur participation. Cela constitue une insuffisance
en soi dans la mesure où si chaque représentant se considère comme un
acteur à part entière, il devra définir les conditions de sa participation
à tel ou tel processus. Ce nest malheureusement pas le cas et certains
représentants des organisations de la société civile apparaissent le plus
souvent frustrés ou complexés lors des différentes rencontres de concertation
(ateliers, forums, etc.).
- Linexistence
dun code de conduite et de bonnes pratiques au niveau de la société
civile
Avec la prolifération
des organisations de la société civile de nos jours, lélaboration
dun code de conduite et de bonnes pratiques permettra de mieux assurer
et promouvoir une éthique au niveau de la société civile. En effet, certaines
organisations sont accaparées par un noyau qui cherche toujours à conserver
une rente de situation au détriment de latteinte des objectifs réels
qui leur sont dévolus. On note à quelques exceptions près (cas du PAN/LCD
par exemple) une faible concertation entre organisations de la société
civile dans la préparation des différents processus de planification.
Les facteurs explicatifs
liés à laction des bailleurs de fonds
Les bailleurs de fonds
ont également une responsabilité dans la situation de rôle prépondérant
joué par lÉtat dans les différents cadres de planification.
- Le caractère contraignant
et improvisé de leurs interventions
Le caractère contraignant
et improvisé des interventions des bailleurs de fonds fait que la préparation
des différents cadres de planification nest pas souvent participative
car lÉtat se voit obligé de simpliquer à titre premier et
principalement afin de respecter les engagements pris et dans les délais
par le pays vis à vis des bailleurs.
- Labsence
ou le nombre limité dinitiatives réelles en direction de la société
civile
La responsabilité
des bailleurs de fonds est perceptible au niveau de labsence ou
le nombre limité dinitiatives réelles visant à associer la société
civile. Dans le cadre de la préparation des cadres de planification, il
est rarement fait cas de façon explicite de conditionnalités sur la participation
des organisations de la société civile comme critère de réussite. Cette
situation de non recours systématique à la société civile fait la part
belle à lÉtat qui ne se voit pas obligé dassocier les autres
acteurs.
Les leçons
La principale leçon
que lon peut tirer des modalités de préparation des cadres de planification,
est que lÉtat a constitué le principal acteur au détriment de la
société civile qui a assumé les seconds rôles ou tout simplement des rôles
passifs. A lépoque, les conditions du contexte national et international
prédisposaient à une telle situation, mais de nos jours des efforts sont
faits tant par les bailleurs, lÉtat que la société civile elle-même
pour sortir dune telle situation.
Les recommandations
Plusieurs recommandations
sont formulées à lendroit de lÉtat, de la société civile et
des bailleurs de fonds.
A lattention
de lÉtat
- Diligenter la prise
des décrets dapplication de la réforme globale de ladministration
publique et poursuivre luvre de modernisation et de développement
institutionnel entreprise au niveau de ladministration en vue
daccroître le rendement des agents ;
- veiller à associer
le plus tôt possible les autres acteurs à la préparation des cadres
de planification et dégager un consensus préalable sur la méthodologie ;
- apporter une contribution
financière au déroulement des différents processus en vue daffirmer
son leadership. ;
- assurer une meilleure
communication intra et inter institutions ;
- associer la société
civile à la définition des différents critères de choix de ses représentants
aux différents processus de planification.
A lattention
de la société civile
- Elaborer un code
de conduite et de bonnes pratiques ;
- renforcer davantage
leur capacité technique et organisationnelle afin de constituer une
force de propositions concertées et organisées.
A lattention
des bailleurs de fonds
- Imposer une conditionnalité
sur la participation de la société civile aux différents cadres de planification.
- rendre souples
les calendriers de programmation afin de susciter une large adhésion
des différents acteurs aux processus de planification.
La Synergie entre
les Politiques Sectorielles
Le constat fait sur
la faiblesse des liens de synergie entre les différentes politiques sectorielles
a été largement partagé par les DEP. Les raisons qui fondent la validation
de ce constat sont à situer au niveau de lÉtat, de la société civile
et des bailleurs de fonds.
Les facteurs
explicatifs
Les facteurs explicatifs
liés à laction de lÉtat
- La faiblesse de
la communication intra et inter institutionnelle
La faiblesse de la
communication intra et inter institutionnelle au niveau de ladministration
est à lorigine des duplications multiformes et de cloisonnements
dinitiatives diverses de développement sur le terrain. Dabord,
au sein dune même institutionnelle il existe rarement un cahier
de charges qui astreint le mandataire à rendre compte à son institution;
de même, certains responsables de ladministration ne manifestent
pas non plus un intérêt réel ni un suivi des comptes-rendus effectués
par leur mandataire. Cette situation saccentue entre le niveau central
et le niveau déconcentré dune part, et entre les institutions gouvernementales
relevant de plusieurs départements ministériels dautre part.
- Labsence
dun plan directeur permettant de donner une orientation à lensemble
des actions
des différents intervenants sur le territoire national
Au Burkina, il nexiste
pas un cadre qui permet dimprimer une orientation générale à laction
des différents intervenants et de manière temporelle et géographique.
Il faut rappeler que ce rôle était dévolu aux différents plans quinquennaux
qui se sont succédés dans le pays. Cette situation laisse libre champ
aux différents intervenants dont les actions sont peu disciplinées sur
le terrain car il ny a point de signaux qui puissent ramener à lordre.
- Labsence
ou le non fonctionnement des dispositifs de coordination existants
Dans la réalité, en
dehors du secrétariat technique de coordination des politiques de développement
économique et social (STC/PDES) qui assume une fonction de coordination
sur le terrain, les structures comme la direction générale de léconomie
et de la planification (DGEP) et la direction générale de la coopération
(DGCOOP) naccomplissent pas de façon véritable une fonction de coordination.
En effet, la mission de suivi évaluation du programme dinvestissement
public (PIP) de lÉtat assurée par la DGEP doit être dissociée des
actions de coordination. De même, la DGCOOP nassure pas une coordination
de laide au Burkina car non seulement tous les financements ne transitent
pas par son canal, mais aussi elle na pas pour objectif de vérifier
la pertinence de la destination des fonds et le cas échéant dy renoncer.
- La non mise en
exergue de façon suffisante des interdépendances sectorielles entre
les différentes
politiques lors de la phase de diagnostic
Les processus de planification
sétablissent et se succèdent sans que des lignes majeures de convergence
ne soient définies entre eux. Ceci pose ensuite la difficulté de mise
en synergie dans leur exécution car en amont de leur élaboration, les
différents processus nintègrent pas suffisamment dans leur démarche
les domaines dinterdépendances fonctionnelles, toute chose qui limite
leur portée dans le temps et dans lespace. Dans le cas précis des
trois conventions (désertification, changements climatiques et diversité
biologique), même si les plans dactions et stratégies sont déjà
élaborés, il est possible à cette étape de penser à une mise en synergie
surtout quelles sont pilotées par une même institution quest
le secrétariat permanent du conseil national pour la gestion de lenvironnement
(SP-CONAGESE).
- Le dévoiement
du rôle des DEP
A lorigine,
les DEP à leur création étaient investies dune noble mission à jouer
à savoir servir comme interface entre les différentes institutions et
les programmes tant à lintérieur des départements ministériels quen
dehors de ceux-ci. Malheureusement, force est de constater que les DEP
ont été vidées progressivement de leurs prérogatives du fait de la négligence
et de la prise de nouveaux textes par ladministration et qui ont
consisté à amputer certaines de leurs missions de départ. Actuellement,
certaines DEP sont plus perçues à travers leurs activités de gestion des
marchés publics au détriment des missions classiques de suivi évaluation,
toute chose qui contribue dailleurs à entamer leur crédit.
Les facteurs explicatifs
liés à laction des bailleurs de fonds
- Les procédures
dintervention des bailleurs de fonds par le systèmes de pôles
dintérêts
Les procédures dintervention
des bailleurs de fonds selon le système de pôles dintérêts est lune
des raisons qui favorisent le cloisonnement des processus au cours de
leur mise en exécution. Il arrive que certains pôles dintérêts soient
privilégiés par les bailleurs de fonds alors quils ne sont pas en
phase avec les réalités locales, ce qui entraîne parfois des adaptations
mal réussies.
- La faiblesse de
la concertation et de la communication entre bailleurs de fonds
La faiblesse de la
communication et de la concertation entre les bailleurs est aujourdhui
une réalité au Burkina, chacun voulant préserver un leadership propre
à lui. Linstauration régulière de la communication et de la concertation
pourrait contribuer à dissiper les problèmes découlant de la pratique
des pôles dintérêts soulignée précédemment comme lun des facteurs
explicatifs.
Les leçons
Au titre des leçons
pouvant être tirées de la situation de faible synergie entre les politiques
sectorielles, il ressort que les raisons sont essentiellement partagées
entre lÉtat et les bailleurs de fonds, la société civile ayant peu
contribué à lavènement dune telle situation. Cela est dautant
compréhensible dans la mesure où lÉtat a été lacteur dominant
tant dans la préparation que dans la mise en uvre des cadres de
planification. Du côté des bailleurs de fonds, la nature et limportance
de leurs interventions ont le plus souvent déterminé le niveau de la synergie
entre les différentes politiques sectorielles.
Le cas des trois conventions
précédemment citées est assez illustratif dans ce sens car elles découlent
de processus internationaux qui devraient être internalisés par la suite
par les différents pays et selon leurs réalités. Mais, cela a peu fonctionné
car chacune des conventions a été progressivement traduite dans le contexte
national en plans dactions ou stratégies sans se référer à ceux
déjà élaborés.
Les recommandations
Les recommandations
qui sont formulées vont tant à lendroit de lÉtat que des bailleurs
de fonds principaux responsables de la faiblesse de la synergie entre
les différentes politiques sectorielles.
Les recommandations
à lendroit de lÉtat
- Instaurer de façon
régulière une communication et une concertation intra et inter institutionnelles ;
- élaborer un plan
directeur pour guider les actions des différents intervenants ;
- veiller à la prise
en compte en amont des interdépendances sectorielles préalable à la
recherche dune synergie ;
- clarifier les rôles
institutionnels de structures comme les DEP pour en faire des interfaces
réelles et efficaces dans laccomplissement des actions des différents
intervenants ;
- afficher une volonté
politique réelle dans lexécution des mandats dévolus aux comités
de pilotage dans le but de leur donner lautorité requise ;
- instituer et/ou
renforcer les dispositifs de coordination.
Les recommandations
à lendroit des bailleurs de fonds
- Instaurer de façon
régulière une communication et une concertation entre bailleurs de fonds
par la mise en place de cadres de concertation fonctionnelle pour mieux
intégrer les politiques sectorielles ;
- veiller à lassouplissement
des procédures dintervention et inscrire le système par pôles
dintérêts dans des dynamiques nationales déjà existantes ;
- apporter un appui
financier au fonctionnement des cadres de concertation au niveau des
autres acteurs.
Les Processus
Les processus de planification
de se sont pas toujours fondés sur un bilan des actions antérieures et
actuelles et ce, pour diverses raisons imputables à lÉtat et aux
bailleurs de fonds.
Les facteurs
explicatifs
Les raisons liées
à laction de lÉtat
- La mobilité des
agents publics
La forte mobilité
des agents de lÉtat dans leur fonction na pas permis de constituer
une mémoire institutionnelle à même de représenter un terrain fertile
pour la formulation dactions pertinentes dans le cadre des différents
cadres de planification. Chaque cadre a tenté au mieux de collecter les
inputs indispensables à sa formulation sans pour autant être exempté des
critiques sur la fiabilité des informations et données ayant alimenté
le processus.
- Labsence,
linefficacité et la faible autonomie des dispositifs de suivi
évaluation mis en place
Un regard rétrospectif
sur les dispositifs de suivi évaluation mis en place dans le cadre des
processus de planification montre quils nont pas eu suffisamment
dautonomie en terme opérationnel. Certains se sont avérés inefficaces
dans la pratiques car fondés sur des indicateurs non pertinents ou adoptés
sans un consensus véritable entre les différents groupes dacteurs.
Dans dautres cas, aucun dispositif na pu être défini au départ
en tout pas une ébauche consistante.
- La gestion non
transparente de certains processus
La gestion dun
certain nombre de processus na pas pu apporter des leçons de bonne
pratique en terme de transparence; tel est le cas du programme dappui
à ladministration (PAA). En outre, les procédures de sélection des
gestionnaires de projets ont souvent été lobjet de plusieurs critiques.
Une recommandation pourtant prise lors dune session de la conférence
annuelle de ladministration publique (CAAP) pour améliorer la situation
nest pas opérationnelle sur le terrain. Cette recommandation stipulait
que la sélection des gestionnaires de projets devrait être soumise à une
compétition ouverte à tous. On note toujours une tendance à privilégier
les affinités politico-ethniques dans le choix des gestionnaires de projets
au détriment du critère de la compétence professionnelle.
Les raisons liées
à laction des bailleurs de fonds
- Le manque de confiance
aux capacités réelles de lexpertise nationale
Dans la gestion des
processus, il arrive quil y est manque de confiance de la part des
bailleurs de fonds aux capacités réelles de lexpertise nationale.
En lieu et place, cest une assistance technique souvent coûteuse
et sadaptant peu aux réalités locales qui est mise en place.
- La mise en place
de dispositifs parallèles de suivi évaluation propre à chaque bailleur
Dans la mise en uvre
des différents processus, chaque bailleur tente au mieux détablir
un référentiel spécifique de suivi évaluation. Lensemble de ces
dispositifs parallèles ne permet pas une lecture facile et efficace de
lexpérience des différents cadres de planification.
- Les modalités
de financement des processus sont largement tributaires de la contribution
de bailleurs
de fonds extérieurs
Le fait que les modalités
de financement des processus de planification soient largement tributaires
de la contribution des bailleurs de fonds extérieurs engendre de facto
une main mise sur les processus de la part des bailleurs de fonds. Cette
situation est exacerbée dans les cas où des conditionnalités rigides sont
mises en place pour les décaissements de fonds.
Les leçons
Un certain nombre
de leçons peuvent être retenues de lexpérience des processus de
planification en termes de modalités de financement, de gestion de ces
processus et de la fiabilité des informations qui ont alimenté ces processus.
Le manque de transparence
dans la gestion des processus est imputable en partie à lÉtat et
aux bailleurs de fonds. Les modalités de financements font de la contribution
extérieure la principale source de financement des processus; si lÉtat
veut assumer son leadership, il importe dapporter une contribution
significative à la mise en uvre des différents processus.
Par ailleurs, le laisser-aller
observable du point de vue de la mobilité du personnel de lÉtat
devra être corrigée si lon veut que les différents processus se
fondent sur les expériences passées.
Les recommandations
A lendroit
de lÉtat
- Veiller à constituer
une mémoire institutionnelle dans ladministration tout en évitant
la mobilité complaisante des agents ;
- renforcer les dispositifs
de suivi évaluation existants et ce, en concertation avec les autres
acteurs ;
- assurer une gestion
transparente des processus tout en mettant uvre les conclusions
de la CAAP.
A lendroit
des bailleurs de fonds
- Jouer un rôle daccompagnateur
des processus de planification ;
- inscrire et/ou
harmoniser les dispositifs de suivi évaluation avec ceux mis en place
par lÉtat ;
- mieux valoriser
lexpertise nationale tout en définissant des modalités dévaluation
conjointe avec lÉtat.
Les Impacts
Le constat établi
sur le faible impact des processus de planification au Burkina Faso a
été réaffirmé lors du dialogue du groupe cible des DEP. Dans un premier
temps les facteurs expliquant une telle situation seront présentés de
même que les principales leçons pourront être tirées. Ensuite, des recommandations
seront formulées à lendroit des différents groupes dacteurs.
Les facteurs
explicatifs
Les facteurs explicatifs
liés à laction de lÉtat
Un certain nombre
de facteurs expliquant le faible impact des processus de planification
sont liés à laction de lÉtat.
- Le décalage entre
le contenu des processus et les préoccupations des populations
Certains processus
élaborés par lÉtat sans un consensus véritable avec les autres acteurs
ont connu des résultats mitigés car ils nont pu susciter un intérêt
réel au niveau des populations. Il est évident quun des critères
pour lacceptabilité sociale des projets réside dans la manière dont
les objectifs et les actions sont définis. Si cette définition prend en
compte les préoccupations des populations, cela pourrait accroître limpact
des processus sur le terrain.
- La non inscription
des actions dans la durée
Un fait souvent reproché
aux responsables des différents cadres de planification est la non inscription
des actions dans la durée. En effet, si lon part du principe que
le développement passe par laccumulation de facteurs positifs dans
le temps, toute initiative qui sinscrit dans le court terme sans
une prise en charge pour en pérenniser les impacts ne serait pas viable.
Il importe alors de se fixer des objectifs à moyen et long termes et se
donner les moyens de les atteindre.
- La faible capacité
des responsables des cadres de planification à assurer la coordination
et à impulser les processus ;
- La faible capacité
des DEP à effectuer des évaluations dimpacts
Lévaluation
qui est faite des cadres de planification a porté le plus souvent sur
les résultats directs obtenus à court terme et rarement laccent
est mis sur les impacts qui eux, sont perçus sous un angle dynamique.
En effet, à observer de près la pratique au niveau des DEP, il y a une
tendance prononcée pour la définition des indicateurs de résultats et
lattention est peu portée sur les indicateurs dimpacts qui
nécessitent une série dobservations continues et des enquêtes qualitatives.
Force est reconnaître aussi que les DEP ne disposent pas toujours des
compétences requises pour ce genre dexercice et cest ce qui
explique le recours de façon systématique à lexpertise internationale.
Les facteurs explicatifs
liés à laction des bailleurs de fonds
- Les procédures
dintervention des bailleurs de fonds
Les procédures dintervention
des bailleurs de fonds ne cadrent pas souvent avec la capacité de réponse
de la partie nationale qui semballe dans la logique des calendriers
sans une véritable appropriation des processus. Lappropriation des
processus semble être une condition essentielle pour en accroître les
impacts. Cette logique de calendriers ne permet pas aussi à lÉtat
denvisager la participation des différents groupes dacteurs
notamment la société civile.
Les leçons
Les leçons pouvant
être tirées du constat sur limpact globalement faible des processus
de planification portent sur la participation des différents groupes dacteurs
et les cas dévaluation dimpacts.
On peut aisément sapercevoir
que les processus qui ont connu une large participation des différents
groupes dacteurs ont enregistré également un impact beaucoup plus
important par opposition aux processus qui nont pas su ou voulu
associer les différents acteurs. Le cas illustratif est le programme de
développement populaire (PPD) élaboré en 1984/1985 et qui est cité comme
un exemple réussi de participation et de réalisation significative des
objectifs fixés.
Pour ce qui est des
évaluations dimpacts, celles effectués par les services de lÉtat
sont souvent jugées non crédibles en ce sens que cest une initiative
unilatérale de lÉtat sans un contrôle indépendant. Ainsi, dans la
mémoire collective a tendance à cautionner toute évaluation venant dune
expertise internationale en terme de fiabilité. LÉtat pourrait regagner
ce crédit en instaurant un contrôle indépendant qui sera réalisé par la
société civile.
Les recommandations
A lendroit
de lÉtat
- Renforcer les capacités
opérationnelles des DEP en matière dévaluation des impacts ;
- inscrire les actions
des processus dans la durée ;
- veiller à faire
coïncider au mieux le contenu des processus avec les préoccupations
des populations.
A lendroit des
bailleurs de fonds
- Assouplir les procédures
dintervention en vue de les adapter au contexte national et/ou
les négocier de façon consensuelle.
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